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Mais cet album qui célèbre le soixantième anniversaire de Gaston franchit cet écueil dès les premières planches. Drôle, réjouissant, rebondissant, surprenant, facétieux, on dirait que sa coordination a été confiée à Franquin en personne. C’est à son esprit, peut-être que les admirateurs que sont ces auteurs de BD rendent hommage.
Il y a soixante ans, un drôle de gars à gros pif débarquait à l’entrée de la rédaction du journal de Spirou : Gaston Lagaffe en personne, pas encore flanqué de sa mouette et de ses redoutables inventions paresseuses, mais déjà débordant de flemme et de nonchalance. Ses gags et mésaventures ont, pendant des décennies, réjoui non seulement les lecteurs du magazine, mais les lecteurs de BD en général, plaçant l’antihéros de Franquin parmi les personnages les plus populaires du répertoire.
60 ans de Gaston : La galerie des gaffes,
Et pourtant, malgré ce succès considérable, il n’a jamais été
sérieusement question de confier à nouvel auteur le soin de poursuivre
l’écriture des gags de l’employé le moins productif des éditions Dupuis.
Alors que le Marsupilami poursuit sa route, que Spirou lui-même a connu
bien des avatars, réinventé en gamin malpoli dans le Petit Spirou,
plongé dans le monde contemporain par Tome et Janry, puis Morvan et
Munuera, avant de creuser son sillon sous la houlette de YoannVehlmann,
recréé même par les plus grands dessinateurs et scénaristes en version
plus adulte (dans la série Le Spirou de...), Gaston, lui, est resté
Gaston.
Souvent réédité, jamais vraiment trahi (oups, me revient soudain l’image horrible des aventures de Gastoon, le neveu de Gaston, insupportables, aussi politiquement correctes que celles de son oncle étaient déplacées, mais ce n’était que le neveu et le projet éditorial a sombré après deux titres).
60 coups de chapeau
Du coup, quand les éditions Dupuis proposent à leurs auteurs de
reprendre, le temps d’une planche, le plus célèbre de tous les gaffeurs,
voilà que tous ou presque font montre à la fois de respect et
d’imagination, multiplient les trouvailles, les clins d’œil, les
émotions sincères. À travers ces soixante planches, rien ne sent le
devoir forcé ou le travail de commande : au contraire, on dirait que
chaque auteur se sent pousser des ailes, soudain enthousiasmées à l’idée
de pouvoir emprunter, le temps de quelques cases, les décors et les
personnages d’un des auteurs les plus foisonnants du XXe siècle.
Gaston Lagaffe et Franquin :
Loin d’être une contrainte, l’univers créé par Franquin semble être contagieux, il contamine celui des nombreux auteurs qui ont fait de cet album une vraie réussite. Inutile de tenter de résumer, de classer, de citer. Il serait même injuste de pointer du doigt les auteurs qui ont moins bien rebondi sur la proposition éditoriale : la vérité est indéniable, « La galerie des gaffes » est une vraie réussite, un album collectif qui fait revivre Gaston non pas sous perfusion, mais avec toute la malice et la désinvolture qui ont, depuis son apparition, servi de fil rouge à sa carrière de glandeur magistral.
À lui seul, cet album est la preuve tangible de la puissance de l’imaginaire de Franquin, capable de stimuler plusieurs générations d’auteurs qui lui ont succédé. Sa lecture devrait pour une fois convaincre aussi bien les fidèles de la première heure que les nouveaux lecteurs : même réincarné, redessiné, relooké, remixé, Gaston est un régal qui n’a pas pris une ride en soixante ans.
(Pour ne pas vous gâcher le plaisir de découvrir toutes les planches, je vous propose simplement de savourer celle imaginée par Bouzard. Le reste vous attend en librairie dès ce vendredi 20 octobre.)
Collectif – La Galerie des gaffes – Editions Dupuis – 9782800170688 –12,50 €
A priori, je n’attends pas grand-chose des hors série de magazines BD, des numéros thématiques et des hommages collectifs où chaque auteur brode autour du thème imposé, ajoutant son petit numéro de nombril sans trop savoir ce que font les collègues. Les lecteurs restent le plus souvent sur leur faim, faute de capitaine à bord du navire.
Mais cet album qui célèbre le soixantième anniversaire de Gaston franchit cet écueil dès les premières planches. Drôle, réjouissant, rebondissant, surprenant, facétieux, on dirait que sa coordination a été confiée à Franquin en personne. C’est à son esprit, peut-être que les admirateurs que sont ces auteurs de BD rendent hommage.
Il y a soixante ans, un drôle de gars à gros pif débarquait à l’entrée de la rédaction du journal de Spirou : Gaston Lagaffe en personne, pas encore flanqué de sa mouette et de ses redoutables inventions paresseuses, mais déjà débordant de flemme et de nonchalance. Ses gags et mésaventures ont, pendant des décennies, réjoui non seulement les lecteurs du magazine, mais les lecteurs de BD en général, plaçant l’antihéros de Franquin parmi les personnages les plus populaires du répertoire.
60 ans de Gaston : La galerie des gaffes,
un album pour l'anniversaire
Et pourtant, malgré ce succès considérable, il n’a jamais été
sérieusement question de confier à nouvel auteur le soin de poursuivre
l’écriture des gags de l’employé le moins productif des éditions Dupuis.
Alors que le Marsupilami poursuit sa route, que Spirou lui-même a connu
bien des avatars, réinventé en gamin malpoli dans le Petit Spirou,
plongé dans le monde contemporain par Tome et Janry, puis Morvan et
Munuera, avant de creuser son sillon sous la houlette de YoannVehlmann,
recréé même par les plus grands dessinateurs et scénaristes en version
plus adulte (dans la série Le Spirou de...), Gaston, lui, est resté
Gaston.Souvent réédité, jamais vraiment trahi (oups, me revient soudain l’image horrible des aventures de Gastoon, le neveu de Gaston, insupportables, aussi politiquement correctes que celles de son oncle étaient déplacées, mais ce n’était que le neveu et le projet éditorial a sombré après deux titres).
60 coups de chapeau
Du coup, quand les éditions Dupuis proposent à leurs auteurs de
reprendre, le temps d’une planche, le plus célèbre de tous les gaffeurs,
voilà que tous ou presque font montre à la fois de respect et
d’imagination, multiplient les trouvailles, les clins d’œil, les
émotions sincères. À travers ces soixante planches, rien ne sent le
devoir forcé ou le travail de commande : au contraire, on dirait que
chaque auteur se sent pousser des ailes, soudain enthousiasmées à l’idée
de pouvoir emprunter, le temps de quelques cases, les décors et les
personnages d’un des auteurs les plus foisonnants du XXe siècle.
Gaston Lagaffe et Franquin :
de la rédaction de Spirou aux Idées noires
Loin d’être une contrainte, l’univers créé par Franquin semble être contagieux, il contamine celui des nombreux auteurs qui ont fait de cet album une vraie réussite. Inutile de tenter de résumer, de classer, de citer. Il serait même injuste de pointer du doigt les auteurs qui ont moins bien rebondi sur la proposition éditoriale : la vérité est indéniable, « La galerie des gaffes » est une vraie réussite, un album collectif qui fait revivre Gaston non pas sous perfusion, mais avec toute la malice et la désinvolture qui ont, depuis son apparition, servi de fil rouge à sa carrière de glandeur magistral.
À lui seul, cet album est la preuve tangible de la puissance de l’imaginaire de Franquin, capable de stimuler plusieurs générations d’auteurs qui lui ont succédé. Sa lecture devrait pour une fois convaincre aussi bien les fidèles de la première heure que les nouveaux lecteurs : même réincarné, redessiné, relooké, remixé, Gaston est un régal qui n’a pas pris une ride en soixante ans.
(Pour ne pas vous gâcher le plaisir de découvrir toutes les planches, je vous propose simplement de savourer celle imaginée par Bouzard. Le reste vous attend en librairie dès ce vendredi 20 octobre.)
Collectif – La Galerie des gaffes – Editions Dupuis – 9782800170688 –12,50 €
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