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Normal de Warren Ellis


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Adam Dearden, le personnage que nous voyons arriver à Normal Head, semble avoir eu une vie stressante, à base de prédiction de l’avenir notamment… Son arrivée dans son nouvel environnement va être à base de rencontres avec des fous ou en tout cas, d’autres personnes qui semblent être dans une forme avancée de Burn-Out.
Dans cette société, anticiper, deviner l’avenir est une problématique de tous les instants et cette pression continuelle va les pousser dans l’abîme… L’Abime, nom donné à ce futur que tous ces veilleurs doivent fixer…
Il n’était plus vraiment un homme, mais un simple moignon cautérisé qu’on laissait pourrir dans une petite chambre.
Alors Adam arrive et tente de comprendre où il est et comment fonctionne ce nouveau monde auquel il est confronté, de comprendre comment ces différentes personnalités qui n’ont plus aucun pied avec la réalité, qui voit des complots partout tentent de sortir de leur névrose.
Et soudain, un de ses voisins de chambre disparaît…
Une masse noire d’insectes grouillait sur le lit. Et sur le sol autour. Ainsi que les murs et la fenêtre. Il n’y avait plus rien d’humain dans la pièce. Le tas sur le matelas n’était qu’une horde de mouches.
Il n’en faut pas plus pour enflammer l’imaginaire paranoïaque des résidents et pour pousser Adam a essayé de percer ce mystère, avant que d’autres ne réagissent pour, peut-être, masquer cette mort étrange.
Tout est disproportionné dans ce roman à l’humour grinçant, pointant du doigt dans le même temps ce besoin de contrôler un futur incertain et cette manie de voir des complots partout, à chaque porte. Un monde qui tend à nous rendre en permanence sur le qui-vive, un monde qui va nous pousser à faire des corrélations là où il n’y en a aucune, un monde qui en un mot, nous pousse à la névrose !
Adam essaie de comprendre et, d’une certaine façon de s’extraire de ce monde et porte un regard plein d’interrogation sur notre capacité à être libre, sans surveillance et retrouver, pourquoi pas, une certaine forme d’insouciance.
Un roman court et intense, qui va vite – comme notre société actuelle – et interroge sur ce que nous voulons pour demain.
Au Diable Vauvert (Février 2018) – 189 pages – 18.00€ – 9791030701739
Traduction : Laurent Queyssi
Titre Original : Normal (2016)
Prévoir le futur. Certains nomment ça fixer l’abîme. À Normal Head on accueille des veilleurs stratégiques civils ou militaires rendus fous par leurs visions de bouleversements géopolitiques, guerres de drones et apocalypses diverses. Quand on retrouve à la place d’un patient un tas d’insectes dans son lit, les névrosés et déséquilibrés de l’institut se lancent dans une folle enquête, entre aliénation et surveillance…

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