Une standing ovation du public a refermé dimanche 1er décembre au CCGP le dixième Beautiful Blues Swamp Festival de Calais.
Que ce soit sur le "OFF" ou le "IN", la qualité artistique, le remarquable accueil et le succès public, ont été au rendez-vous de cette édition programmée par l'ancien directeur du CCGP aujourd'hui en retraite, Dominique Floch, et organisée par l'équipe actuelle du CCGP.
Et... la onzième édition aura bien lieu. Pour l'instant « nous en sommes, avec Philippe Godefroy (directeur du CCGP et du théâtre, NDLR) encore au stade de la réflexion, tant sur le contenu que la forme, que prendra cette onzième édition. Certaines pistes se dessinent cependant d'ores et déjà. Il y aura toujours un "IN" au CCGP, mais il sera peut-être augmenté, et quelques dates pouraient se dérouler en d'autres lieux (Eglise Notre-Dame, Grande Halle de la place d'Armes). Ces dates de "IN" entoureraient un "OFF" central. La date du festival pourrait être déplacée pour bénéficier de conditions climatiques plus clémentes pour organiser des évènements dans les rues, pour aussi se caler sur d'autres festivals et attirer des grosses pointures en tournée, avoir au moins une ou deux grosses têtes d'affiche. Nous pourrions nous tourner un peu plus vers l'Angleterre, qui produit des artistes de grande qualité comme Nigel Feist qui est venu cette année jouer sur le "OFF" » confie Pascal Pestre adjoint à la culture de la ville de Calais.
« Le financement sera peut-être ouvert à des partenaires privés. Pour l'instant c'est le CCGP (financement public) qui supporte quasiment à 100 % le coût du festival » ajoute l'élu.
Ce qui est sûr, c'est que le Blues, cette musique véhicule d'histoire, d'émotions et d'humanité, sera encore présent à Calais en 2014.
O.F.
Le Blues au coeur de la vie des quartiers
Le "IN" du Beautiful Blues Swamp Festival se déroulait au Centre Culturel Gérard-Philipe, au coeur du quartier du Beau-Marais. « C'était l'occasion pour "la mission vie des quartiers de la ville" de mettre en place un partenariat avec le CCGP pour inviter des habitants de ce quartier au festival » explique François Duvette, agent de développement culturel de la ville de Calais. C'est ainsi que le samedi 30 novembre et le dimanche 1er décembre, deux groupes de personnes sont venues assister aux concerts en entrée libre. Certains étaient musiciens, comme Pierre qui prend des cours de guitares à la MJC rue de Greuze. « J'ai toujours aimé la guitare. Jusque-là les choses de la vie ne m'avaient pas permis de me mettre à son apprentissage. Aujourd'hui c'est fait, je suis inscrit à la MJC au cours de Fabrice. Ce concert de Ron Hacker, vraiment super. J'aime ce blues assez roots » confie-t-il. D'autres, comme Didier, sont simplement amateurs de bon son et découvrent le Blues Swamp Festival.
Le Blues raconte la vie
Ron Hacker est un vrai bluesman. Né en Indiana, il vit aujourd'hui à San Francisco. En trio, guitare, basse, batterie, il délivre un rhythm'n'blues acerbe et énergique qui habille des textes pleins de vie et d'humour. L'artiste, après son concert au CCGP, a répondu aux questions de spectateurs venus du quartier proche du Beau-Marais, invités par la mission "Vie de quartier de la ville" de Calais. Il a ainsi confié qu'il « jouait sur une guitare à 100 dollars ». Qu'il avait « commencé à jouer de façon acharnée (10 heures par jour) à l'âge de 27 ans, (il en a 40 de plus aujourd'hui) ».
« J'écris des chansons sur les choses de la vie. Comme celle qui parle de ma troisième femme qui se demandait où j'allais pouvoir encore me tatouer, ou celle qui raconte mes relations avec l'un de mes fils aujourd'hui devenu grand qui, à une époque, ne voulait pas faire d'études et a commencé sa vie professionnelle en vendant des frites » ajoute-t-il.
Vrai succès public
Le Beautiful Blues Swamp Festival de Calais est, en 2013, devenu une institution. Dominique Floch, son créateur, ancien directeur aujourd'hui à la retraite du CCGP, l'a amené année après année, avec ses équipes et partenaires à ce qu'il est. Sur cette dixième édition (encore programmée par D. Floch) le "IN" a fait le plein avec 1550 entrées et le "OFF" a connu un vrai succès populaire, avec plus de 1000 personnes qui ont suivi les concerts et manifestations dans les bars et lieux culturels, sans compter les 1300 spectateurs du concert gospel d'ouverture dans l'église Notre-Dame.
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