Avec son nouvel album, Popa Chubby est prêt à sauver le monde
Le cadeau de Popa Chubby pour la Saint-Valentin ? It’s a mighty hard road ! Popa Chubby est de retour cette année avec un nouvel album, prévu donc pour le mois de février. Sa route a croisé la notre
Voix massive, riffs imposants, rythmes
ravageurs… et, immuable, cette joie de jouer, même à près de 30 albums
au compteur. En ces temps moroses, on est heureux de retrouver le
guitariste Popa Chubby en forme olympique, deux ans seulement après
avoir sorti Two Dogs, et de retour au sein de son label de référence, Dixiefrog. En résulte 15 pistes électrifiantes. Il faut dire qu’il n’a pas eu le temps de refroidir ses ardeurs : « J’ai
enchaîné 500 concerts, d’une côte à l’autre aux Etats-Unis, j’ai sorti
un best of et acheté une belle brochette de guitares. Ah oui, et je suis
aussi tombé amoureux de mon meilleur disque ! » It’s a mighty hard road, donc, qui s’ouvre avec l’étonnant « The Flavor is in the fat » : « La saveur est dans le gras ».
Car à l’origine, Ted Horowitz, l’un des
guitaristes les plus passionnés et fétichistes du monde, voulait rendre
hommage à sa seconde passion : la cuisine ! Et puis finalement, au fil
des démos, il s’est à nouveau laissé prendre par le démon du blues.
C’est ce qui arrive quand on écoute en boucle Bo Diddley, Chuck Berry, Howling Wolf ou Dolomite ! Écrit
et enregistré en 14 mois environ, le disque est né sur un souhait très
simple : synthétiser ce qu’il pouvait faire de mieux. Ne dépassant guère
les quatre minutes, chaque piste vibre d’une énergie difficilement
contenue, rageuse parfois, enthousiaste souvent, dans tous les cas
sincère. Son objectif : « Traiter chaque chanson comme un single
! Cultiver mon propre blues, ma propre vérité, ma propre histoire, sinon
c’est faux. Je déteste mentir. Je n’ai pas le temps pour ça, ni
l’envie. C’est ce que je raconte dans le morceau ‘The Beast of the East
is Back’» Son énergie, il la trouve dans le tai chi et dans le fameux credo « sex, drogue et rock’n’roll » : « ah,
je suis béni là-dessus, c’est clair. Mais parfois, ça fait mal. Un
champion doit endurer un peu de douleur pour connaître la gloire. »
L’amour, l’amour…
Ne nous fions pas à son humour potache,
Popa Chubby est un homme engagé, qui voit d’un mauvais œil les dérives
de l’Amérique. Lui qui n’avait pas hésité à s’exprimer sur le 11
Septembre mais aussi les attentats français de 2015 sait que la violence
peut surgir à n’importe quel moment, et que les manipulations
médiatiques et gouvernementales peuvent être de lourds (et dangereux)
fardeaux. Rappelant que son pays doit rester une terre de libertés où
tout peut être possible, It’s a mighty hard road exprime sa « rage politique face aux courants actuels du fascisme et du racisme »,
comme en témoigne « Enough is Enough ». La solution ? L’amour, encore
et toujours, qu’on entend dans les ballades empreintes de soul ou de
psyché, « Let Love Free the Day » et « The Best is yet to Come ». Et si
Ted Horowitz n’était pas devenu Popa Chubby, qu’aurait-il fait ? Dans
tous les cas, il aurait maîtrisé la situation : « J’aurais été un guérisseur d’un genre ou d’un autre, un gangster c’est certain, un chef de bande, un bagarreur peut-être » ? A la place, il a préféré s’attaquer à sa guitare… ouf !
Its A Mighty Hard Road, le
nouvel album de Popa Chubby, attendu dans les bacs le 14 février
(via Dixiefrog). Il sera en concert le 2 février à Lille et le 11
octobre prochain à Paris, l’Olympia. Toute les infos à retrouver par ici.
Sophie Rosemont
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