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Calvin Russell au paradis du blues





La France a accueilli Calvin Russell à bras ouverts au début des années 90, tel un trésor caché ignoré dans son propre pays. Jusque-là, le natif d’Austin était du genre à prendre le petit sentier de l’échec plutôt que la six-voies menant au succès. Sixième d’une famille de neuf, papa est cuistot, maman serveuse et toute la famille chante.

Dès 11 ans, Calvin attrape une six-cordes, mais ses frasques l’envoient vite en maison de correction puis en taule. A la sortie, en bon hobo fan de Willie Nelson, il donne de rares concerts dans les bars d’Austin où, attiré par ce blues suintant la sincérité, Patrick Mahé le signe en France chez New Rose. Il s’impose dès "A Crack in Time" en 90, et c’est mort de trac qu’il foule à 41 ans ses premières scènes dignes de ce nom.

Avant de sortir "Sounds From the Fourth World" en 1991 et l’hymne “Crossroads”. Toujours sans un écho aux Etats-Unis... Mais ici, avec son corps émacié, son visage buriné, où chaque ride raconte une histoire, et son galure vissé sur la tête, Russell en imposait à peine avait-il passé la porte. Une “tronche” rescapée de l’ère du noir et blanc et des bras couverts de tatouages de taulard lui ouvraient la sympathie du public.

Et on l’aurait bien vu dans le récent "Winter’s Bone", rude et superbe fresque white trash qu’il aurait pu mettre en musique. S’il n’a pas toujours retrouvé la magie de ses débuts sur disque, sur scène c’était un régal. Jusqu’à l’ultime album, un live à Paris, "Contrabendo", sorti en janvier dernier.




Source MetroFrance

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