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Couverture de Blues & Co No 94 avec au menu Benoît Blue Boy, Danny Boy, Peter Green, Shemekia Copeland et en vedette Philippe Ménard


 

Jontavious Willis

 

Kafū Nagaï, guide du quartier des plaisirs de Tokyo


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Kafū Nagaï, guide du quartier des plaisirs de Tokyo


NOUVELLES – Six nouvelles composent ce nouveau recueil des œuvres de Kafū Nagaï, que viennent de sortir les Éditions Cambourakis poursuivant ainsi, à la suite de La Saison des Pluies paru il y a quelques mois, une réédition d’ouvrages autrement devenus introuvables. Six textes bien différents quant à leur taille, mais très semblables quant au fond.
Kafū Nagaï poursuit ses observations du milieu de la nuit dans les rues de la ville de Tokyo profondément meurtrie par l’important séisme de 1923 qui a détruit de nombreux quartiers, que les incendies qui ont suivi ont fini de réduire en cendres.
Inévitablement ce désastre s’est traduit par des impacts sur la société japonaise qui, parallèlement, voyait introduire des mœurs occidentales rapportées par des voyageurs tant depuis l’Europe que depuis l’Amérique.
Et l’arrivée de la voiture automobile participe encore à ces bouleversements dans le pays : nouveau moyen de locomotion, les taxis remplacent peu à peu les pousse-pousse alors que restent encore présentes à l’esprit les railleries qui fusaient lorsque ces derniers ont pris progressivement la place des palanquins (« Voitures de nuit »), instaurant une modernité pourtant bien vite elle-même dépassée.
Mêmes évolutions dans les mœurs et les habitudes vestimentaires ou dans les comportements des courtisanes, geishas, prostituées qui adaptent leurs stratégies avec toujours une longueur d’avance sur les lois qui entendent réguler leur pratique : « N’est-il pas singulier que plus le filet des lois se resserre, plus se développe l’ingéniosité pour y échapper ? »
Spectateur attentif de ces évolutions, Kafū Nagaï semble rapporter, dans ces nouvelles tracées à grands coups de plume précise et énergique, des histoires telles que pourraient les recueillir un journaliste en reportage das ces rues sombres où des hommes plus ou moins fortunés installent leurs favorites au vu et au su de tout le voisinage, mais loin des soupçons de leurs épouses légitimes, en bénéficiant de la complicité d’amis ou, tout simplement, de subordonnés de leur entreprise !
Mais ces favorites ont une situation bien précaire, car si leur jeunesse et leur beauté sont leurs atouts, elles sont loin d’être éternelles. Et si les hommes qui les ont choisies y sont sensibles, c’est parce qu’ils ne veulent plus de leur épouse légitime « âgée d’environ quarante-cinq ans (…) laide et [ayant] perdu tous ses charmes ??? » !!! (Cheveux bouclés).
Pour autant, la rigidité de la morale, un certain code de la droiture sinon de l’honneur, une vision de la société et de la bienséance générale semblent rester une préoccupation du narrateur (ou tout au moins des personnages auxquels il donne la parole) tout en considérant que, aux marges de cette rigidité, il doit rester une zone d’ombre dans laquelle les hommes peuvent se libérer de la bride que les convenances leur gardent sur le cou, ailleurs dans leur vie !
Zone d’ombre dans laquelle les femmes n’ont pas d’autre rôle que celui d’objets de convoitise, de désir et de possession. Quand ce n’est pas tout simplement l’affichage de la puissance économique !
Loin de moi d’afficher des idées sexistes, bien sûr et bien au contraire, mais j’avoue être fasciné par cette société si rigide et parallèlement si permissive dont j’ai beaucoup de mal à entendre les codes. C’est, pour moi, faire un peu d’ethnologie que de découvrir, dans les livres de Kafū Nagaï, une société, certes révolue, du moins je le pense et l’espère, dont j’ignore tout, mais dont ce que je perçois par bribes m’intrigue et fait de ces lectures une véritable curiosité.
Les estampes du mont Fuji et de son sommet enneigé, les photos de jardins tellement sophistiqués et contraints avec leurs arbres en fleurs, l’incroyable beauté des décorations des armes anciennes que j’ai pu découvrir au Musée Ca'Pesaro de Venise, tous participent de cette fascination devant une culture tellement différente dont les livres de Kafū Nagai sont une autre facette et, si vous ne le connaissez pas, dont je vous recommande la lecture.
Kafū Nagai, trad. Roger Brylinski – Voitures de nuit – Cambourakis – 9782366244960 – 10 €

L’oeuvre sacrée de Hiroshi Senju



Célèbre pour abriter de nombreux temples bouddhistes, le mont Koya, lieu sacré du bouddhisme shingon, a commémoré son 1 200e anniversaire en 2015. À cette occasion, le peintre Hiroshi Senju a reçu commande d’une œuvre comme aucune autre, un fusuma-e aux dimensions monumentales.
De la végétation agrippée à la falaise. Des torrents qui tombent en cascade et éclaboussent. Une nature sévère mais d’une beauté à couper le souffle, écrasante de puissance. C’est ce que l’on trouve dans deux séries, intitulées « Parois » et « Cascades ». Représentant un total de quarante-quatre panneaux de bois pour cloison (fusuma) ou alcôve (tokonoma) elles dépassent respectivement 16 et 36 mètres, une ampleur inouïe pour le genre. L’auteur de cette œuvre monumentale est un peintre de nihon-ga – peinture de style japonais – de renommée mondiale, Hiroshi Senju. Les deux créations sont consacrées au temple Kongobu-ji, l’un des lieux les plus célèbres du mont Koya.
Le mont Koya, dans le nord de la préfecture de Wakayama, est le fief de l’un des plus fameux ensembles de temples bouddhistes du Japon. Il est aussi connu pour être le cœur du bouddhisme shingon, fondé à l’époque de Heian par Kukai, l’une des grandes figures de l’histoire du bouddhisme japonais. À l’époque, la doctrine courante enseignait que l’état de Bouddha ne pouvait être atteint que par la réincarnation. Kukai, lui, affirme que « chacun peut atteindre le royaume de l’illumination, dans ce monde-ci, comme le Bouddha, et connaître l’éveil (satori) dans son cœur sans cesser d’être lui-même ». Un changement total de paradigme. L’enseignement se répandit, et la croyance selon laquelle Kukai vit encore de nos jours au Oku-no-in, un pavillon logé au plus profond du mont Koya, où il continue à prier pour la paix du monde et la félicité des humains, reste vivace.

Une galerie d’un pavillon retiré, bordée de tombes.
En 2015, le mont Koya commémorait le 1 200e anniversaire de sa fondation. Si les 117 temples du mont Koya forment une véritable cité religieuse, le cœur du complexe est occupé par le Kongobu-ji. Les fusuma-e de Hiroshi Senju sont disposés dans la salle de thé (cha no ma) et la salle de l’âtre (irori no ma) du pavillon principal du temple. La commande passée à Senju définissait ainsi le thème à représenter symboliquement : l’avenir du mont Koya. Après trois ans de travail, Hiroshi Senju a mis la touche finale à son œuvre en 2018.
« Au début, j’ai procédé par simples tâtonnements. Mes quarante ans d’expérience comme peintre ne pouvaient pas me servir. C’était plutôt comme un nouveau départ. » Pour créer une œuvre à la fois originale et juste, Senju s’est attaché à marcher sur les chemins que Kukai avait empruntés, à observer les paysages que Kukai avait contemplés, à lire les livres que Kukai avait écrits, bref, à entrer aussi pleinement que possible dans les pas de l’homme Kukai. Or, en se rendant au cap Muroto, dans l’actuelle préfecture de Kochi, la même où Kukai a eu son satori, il a été frappé par l’ordinaire des lieux, bien loin des paysages grandioses qu’il s’était imaginés.
« Paradoxalement, c’est cela qui m’a le plus impressionné, que Kukai soit capable de parvenir à l’éveil dans le lieu le plus banal. L’originalité n’est rien, ce qu’il faut, c’est rejeter son moi, et avancer en voulant devenir soi-même peinture. À cette condition, l’œuvre devient possible. »

La pagode Konpon-daito symbolise l’enseignement de l’école bouddhiste Shingon du mont Koya.
Senju s’est alors senti destinataire d’un message capital, et cohérent avec l’enseignement de Kukai. Dans la série Parois, les falaises rocheuses ont été réalisées à partir de papier japonais froissé imbibé de pigments. Pour la série Cascades, l’expression de la chute d’eau a été réalisée en versant de l’eau sur les panneaux placés verticalement, puis en y ajoutant de la poudre blanche et en laissant librement les pigments suivre le cours de l’eau.
« Le mont Koya accueille des personnes porteuses de toutes sortes de questionnements. J’ai voulu que ma peinture soit proche de ces personnes, pour cela je me suis immergé dans mon travail sans laisser mon ego intervenir. »
L’évidence de l’approche de Senju, on la trouve également dans le choix des matériaux. Ceux utilisés sont tous naturels, c’est-à-dire le fruit du climat et du milieu japonais : le papier japonais est fabriqué à partir de fibres végétales comme le kozo et le mitsumata, la peinture minérale est fabriquée à partir de blocs minéraux, le pigment blanc est en fait du gofun, fait de coquillages broyés.
« Je voulais faire ressortir de la matière quelque chose qui se rapproche de la mémoire de la vie », raconte Senju. Il n’est pas impossible que Senju se soit éveillé là à l’enseignement du bouddhisme qui dit que tous les êtres possèdent une nature de Bouddha.

Le Banryutei du Kongobu-ji, plus grand jardin de pierres du Japon.
Les panneaux de bois qui couvrent la totalité des murs respectent l’équilibre global de l’espace. Bien que monochromes l’une et l’autre, les deux œuvres ne déclinent pas la même nuance de couleur. Pour la série Parois, exposée dans la salle de thé aux poutres de structure de laque noire, Senju a utilisé un pigment minéral bleu calciné jusqu’à se rapprocher du noir. Pour la série Cascades, dans la salle de l’âtre, il a arrêté la calcination du pigment bleu un tout petit peu plus tôt, sur un « bleu-gris », afin que la couleur s’harmonise avec le « rouge vineux » des piliers de la salle.
À l’automne 2020, quand les peintures seront officiellement consacrées au Kongobu-ji après avoir voyagé dans toutes les régions du Japon, elles seront accessibles au public: Elles pourront alors, enfin, se livrer dans la lumière unique de ce le lieu sacré de la sérénité.

Paroi (détail) 2018, pigments naturels, platine et gofun sur papier japonais de mûrier, 182,7 x 1676,6 cm, Kongobu-ji, Mont Koya.

Cascade (détail) 2018, pigments naturels et gofun sur papier japonais de mûrier, 185,5 x 3670,6 cm, temple Kongobu-ji, Mont Koya.

Hiroshi Senju


Né à Tokyo en 1958, Hiroshi Senju est un peintre dans le style Nihon-ga diplômé de l’Université des Arts de Tokyo en 1987. En 1995, il est le premier artiste asiatique à obtenir le Prix d’Honneur de la Biennale de Venise. En 2017, ses œuvres intègrent l’exposition permanente du Musée d’Art du Comté de Los Angeles, ainsi que l’exposition permanente du Metropolitan Museum. Hiroshi Senju a reçu le prix Isamu Noguchi et de nombreuses autres distinctions. Il est actuellement professeur à l’Université d’Art et de Design de Kyoto.
Accès
Depuis la gare Nankai-Namba d’Osaka, prendre le train de la ligne Nankai-Koya jusqu’au terminus Gokurakubashi. De là, prendre le téléphérique jusqu’au sommet du Koya-san. Depuis l’aéroport international de Kansai, prendre le train Nankai Rapi:t jusqu’à la gare de Tengachaya, puis le téléphérique.
www.howto-osaka.com

Tadashi Kawamata, pionnier de l’art éco responsable


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Tadashi Kawamata, pionnier de l’art éco responsable



Chaises ©Leo van der Kleij
Tadashi Kawamata est l’homme d’un matériau : le bois. Un bois avec lequel il fabrique cabanes, observatoires, nids et reliefs monumentaux, qu’il niche aussi bien à l’intérieur des galeries qu’au coeur des villes.  Si l’on pourrait penser que le plasticien formé aux Beaux-Arts à l’université de Tokyo utilise pour ses installations des bois nobles, il n’en est rien. L’artiste façonne ses oeuvres d’art à l’aide de chutes de meubles récupérés chez Emmaüs, de bois de récupération, de cageots ou encore de débris ligneux récupérés çà et là. Des matériaux recyclés, anoblis par l’art, qui donnent à ses créations un impact environnemental très faible. 
Le travail de l’artiste qui navigue aujourd’hui entre Paris et Tokyo, commence à attirer l’attention du monde artistique dans les années 1970 avec ses créations in situ dénommées By Land. Il installe alors des cabanes en bois dans les endroits les plus inaccessibles de New York ou Tokyo, en s’emparant par exemple du Madison Square de la Grosse Pomme. Quelques années plus tard, il imagine Les chaises de traverse, un empilement gigantesque de chaises en bois, suspendues entre le sol et le plafond dans la synagogue de Delme. Tandis qu’à 35 km de là, au même instant, l’hôtel Saint-Livier de Metz se voyait lui aussi envahi par une muraille de chaises, doublant les murs et chevauchant même son enceinte. “Chacune de ces chaises est un personnage différent avec une histoire différente, c’est un peu comme si on reliait les gens entre eux à l’aide de liens en plastique et pourtant c’est très solide“, explique l’artiste dans un court-métrage de Gilles Coudert dédié à cette installation. En 2010, l’artiste voit plus grand : il pare la façade du Centre Pompidou d’une cabane, avant qu’elle ne poursuive sa course sur le chef d’oeuvre de la Renaissance de Florence, le Palazzo Strozzi. 

Des créations artistiques engagées 


Tadashi Kawamata, Wave, 2016 Installation in situ. Éléments de mobilier en bois récupérés. Vue d'exposition "Tadashi Kawamata. Under the Water - Metz", Centre Pompidou-Metz, 2016 © Tadashi Kawamata © Centre Pompidou-Metz / Photo Noémie Gotti
Mais c’est en 2011 que l’oeuvre de Tadashi Kawamata prend une nouvelle dimension. Cette année-là, le Japon est ravagé par le tsunami. “J’étais présent lors du tremblement de terre, puis je suis rentré à Paris. Les gens continuaient à faire front là-bas, à s’entraider. Je me suis demandé comment je pouvais garder un lien avec eux”, explique l’artiste dans un entretien au magazine Paris Art. Il se lance alors dans une de ses œuvres les plus emblématiques, Under the Water, une vague géante en bois qui reconstitue la lame de fond qui a ravagé les côtes de l’archipel japonais,  exposée au Centre Pompidou de Metz et à la galerie Kamel Mennour, où l’artiste est très souvent en résidence. 
La facilité aurait voulu qu’on le confine dans la catégorie des activistes. Une case dont Tadashi Kawamata tient instantanément à s’échapper, “Je ne suis pas un activiste. Je préfère seulement penser les aspects politiques et sociaux d’une façon différente.” Pas un activiste donc, pas plus qu’un artiste de Land Art, une autre étiquette apposée sur le travail de celui qui fut nommé en 2014 officier de l’Ordre des Arts et des Lettres. Ce mouvement d’art contemporain emploie certes pour ses créations des matériaux naturels, mais utilise la nature comme toile, quand Tadashi Kawamata ne jure que par l’urbain et l’espace public. 

Une oeuvre éphémère


Tadashi Kawamata Under the Water Metz 2016 Installation in situ. Eléments de mobilier en bois récupérés. Vue d'exposition Tadashi Kawamata. Under the Water Metz, Centre Pompidou-Metz 2016 © Tadashi Kawamata © Centre Pompidou-Metz Photo Noémie Gotti
L’oeuvre de Tadashi Kawamata a davantage trait à l’éphémère. Ses créations de bois monumentales et intrigantes embrassent les bâtiments le temps d’un instant. Avant que certaines d’entre elles ne soient démontées puis transformées en un nouvel élément artistique. 
Rien n’est pérenne, rien n’est permanent. Aucun matériau ne peut survivre éternellement. Tout, au contraire, est temporaire”, précise l’artiste. “C’est juste une question de temps. Même un édifice qui dure mille ans est temporaire. Rien ne résiste à l’usure du temps, pas plus les murs que les hommes.

Destruction n°32 ©Archives kamel mennour

Destruction n°20 ©Archives kamel mennour

©Photo archives kamel mennour

Max von Sydow : L'Exorciste de William Friedkin, est mort

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Max von Sydow : L'Exorciste de William Friedkin, est mort - Rolling Stone



Max Von Sydow
© Etienne George/Sygma via Getty Images

L’acteur franco-suédois Max von Sydow est décédé à l’âge de 90 ans

L’Exorciste, la Corneille à trois yeux dans Games of Thrones, Lor San Tekka dans l’épisode VII de la franchise Star Wars, Le réveil de la force… L’acteur franco-suédois de légende, Max von Sydow, nous a quittés à l’âge de 90 ans.
La triste nouvelle de la mort de Von Sydow a été confirmée par sa femme, la documentaliste et productrice Catherine Brelet. Cette dernière l’a annoncée à nos confrères de Paris Match« C’est avec un cœur brisé et et une extrême douleur que nous devons annoncer le départ de Max Von Sydow, le 8 mars 2020. »
Le célèbre acteur a d’abord connu un sursaut de notoriété, lorsqu’il a joué dans le chef-d’œuvre d’Ingmar Bergman, Le Septième Sceau. Puis, sa carrière s’est élevée à l’internationale avec des rôles tels que celui du père Lankester Merrin dans L’Exorciste, en 1973.
Depuis le début des années 80, Von Sydow a enchaîné les projets et son visage, ainsi que sa voix, sont entrés dans l’imaginaire collectif. Notons d’autres films, que vous avez forcément tous déjà vu au moins une fois : DuneLes Trois Jours du Condor, La Mort en direct, Jamais plus jamais, Pelle le Conquérant, Minority Report, Shutter Island
Comme le raconte Paris Match, Max von Sydow s’était depuis longtemps installé en Provence avec Catherine Brelet. Il a eu la nationalité française en 2002 et a même été fait chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur, en 2011.

Paul Personne, personne au bout du fil

INTERVIEW – Paul Personne, personne au bout du fil


PAUL PERSONNE by Eric MARTIN
© SONY

Se frotter à un monde dans lequel il se reconnait de moins en moins, telle est l’équation que Paul Personne a cherché à résoudre avec son nouvel album. Entretien

Alors comme ça, paraîtrait que ce nouvel album ne soit que le quinzième du nom si l’on ne s’en tient qu’aux projets solo sous son nom. Franchement, on aurait pensé bien plus. Quoi qu’il en soit, pas maintenant que Paul Personne va changer son fusil d’épaule, ni sa guitare. Donc oui, comme sur pas mal des précédents, on entendra sur le “p’tit dernier” des solos qui fleurent bon son Santana de rigueur, des ambiances à nous laisser croire qu’une reformation des Doors a bien eu lieu sans que quiconque ait eu l’idée de l’ébruiter, des velléités de jam qui iraient faire tic toc à la porte des Allman Brothers.
“J’ai ce disque dur d’influences dans la tronche depuis l’adolescence, lâche notre homme. On pourrait penser que les années passant, je m’en cogne un peu plus fort qu’on le souligne. Mais je m’en suis toujours cogné ! Mélanger le blues à autre chose comme tous ces gens l’ont toujours fait est quelque chose qui m’a toujours touché. Pourquoi voudrait-on que je renie tout ça ? J’ai lu à propos de je ne sais plus quel morceau de cet album une référence à Pink Floyd. Ça me va, j’adore David Gilmour ! À sa façon lui aussi, il joue blues…”

Alors comme ça, on ne serait pas les seuls à penser que le contraste entre des textes un peu chafouins, mélancoliques à en frôler le désabusé, et un son de guitare toujours lumineux, se manifeste de manière plus évidente au fil des années, une signature qui ne dirait pas son nom, même si son nom est… Personne. Enfin, à la scène. En gros, on lui en a parlé avant nous. C’est quelqu’un qui lui a dit en quelque sorte. Quelqu’un à… Personne. Ok, on arrête là. “Ce n’est pas quelque chose que j’entretiens en tout cas, prévient-il.
En fait, je ne m’en étais jamais rendu compte avant qu’un pote m’en fasse la remarque, y compris dans le fait que ma guitare exprime des émotions, des ressentis, que ma voix ne fait pas. C’est la preuve que les deux forment une vraie complémentarité”. La guitare comme supplétif à quelqu’un qui a toujours voulu rester en retrait, qui se définit volontiers comme introverti et mal dans ses pompes ? Une chance au tirage, une chance au grattage… “De toute façon, je n’ai jamais eu tendance à déclamer, à me faire remarquer, insiste-t-il. Même sur scène ! Encore aujourd’hui, si je pouvais me cacher derrière un rideau quand je joue live, ça m’arrangerait…”

Alors comme ça, paraitrait que si cet album s’intitule Funambule, rapport au fil de la vie dont il serait facile de tomber tant les tentations sont grandes et les gens toxiques pour y aider sont nombreux, c’est avant tout son sous-titre qu’il faudrait retenir : “Tentative de survie en milieu hostile”, plus symbolique du sentiment de l’intéressé depuis l’enfance et la cour d’école.
D’où aussi la tonalité générale d’un album qui oscille entre un regard désabusé sur le monde et celui d’un homme encore en colère. Contre les politicards. Contre l’impossibilité de communiquer. Et contre l’irresponsabilité de l’être humain supposément plus intelligent que toute autre forme de vie sur une planète qu’il prend un malin plaisir – ou faussement inconscient – à détruire. “La race humaine me désole chaque jour davantage, concède-t-il. Elle me désole, me déçoit, et c’est ce qui me met en colère. Mes deux vont de pair à dire vrai”.

Alors comme ça, paraîtrait que ce bon Paulo va avoir 70 piges. En décembre pour être précis. Le 27 pour être ultra précis. De notre côté, on ne va pas se la jouer, on n’a rien vu venir. Bon, apparemment, lui non plus. Enfin, pas trop… “Ça m’inspire surtout de l’étonnement à être encore là, se marre-t-il. J’y suis arrivé alors que comme beaucoup de mômes de ma génération, être vieux, c’était loin quand on y pensait !”
En vérité, c’est le cap de la cinquantaine qu’il a mal digéré, le Paulo. depuis, il s’en fout plutôt. OK, la Les Paul, ça fait mal au dos parfois, mais ça va bien sinon : “Je me dis que tant que ça peut, on saura faire avec. Après tout, Muddy Waters et BB King ont très bien su gérer ça, non ? Ça laisse de l’espoir !”. Le tout balancé dans un grand éclat de rire, histoire de dédramatiser encore plus l’échéance si besoin en était. Bientôt 70 piges ou pas, mal à la scène et mal en ville, peut-être une petit pu trop fragile ou ni l’un ni l’autre tout à la fois, l’ami Paulo continue à tracer sa route. Comme… personne. Comme cette belle personne qu’il a toujours été, jusqu’à preuve du contraire.
Propos recueillis par Xavier Bonnet
Funambule (ou Tentative de survie en milieu hostile), le nouvel album de Paul Personne, est à découvrir par ici. Et vous pourrez retrouvez le musicien sur les routes de France aux dates ci-dessous :
05/03/2020 Saint Xandre – Agor
05/03/2020 Marseille – Le Moulin
07/03/2020 Toulouse – Le Bascala
10/03/2020 Pont l’Abbe – Le Triskell
12/03/2020 Le Mans – L’Oasis
13/03/2020 Argentan Quai des Arts
14/03/2020 Blois Théâtre Les Lobis (All That Jazz)
20/03/2020 Strasbourg – La Laiterie
21/03/2020 Besançon – La Rodia
22/03/2020 Dijon – La Vapeur
25/03/2020 Nantes Le Stereolux
27/03/2020 Paris – Olympia – date supplémentaire le 24 jui
29/03/2020 Bruxelles Le Cirque Royal
02/04/2020 Brest La Carène
04/04/2020 Lille – Casino Barrière
05/04/2020 Deauville – Casino Barrière
30/05/2020 Longlaville – Espace Jean Ferrat
31/05/2020 Gerardmer – Motordays
24/06/2020 Paris – Olympia – date supplémentaire
26/06/2020 Evreux – Rock in Evreux
28/06/2020 Tilloloy – Rock C Trop
02/07/2020 Cognac – Cognac Blues Passion
10/07/2020 Vienne – Jazz à Vienne
30/08/2020 Villars-les-Dombes – Les Musicales du Parc aux Oiseaux

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5 romans en lice pour le Prix Landerneau Polar 2020


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5 romans en lice pour le Prix Landerneau Polar 2020


Depuis 2012, le Prix Landerneau Polar des Espaces Culturels E.Leclerc récompense un roman de genre (noir, policier, suspens, thriller...) écrit en français, alliant une écriture et un style susceptibles de convaincre le plus grand nombre de lecteurs. 5 romans sont en lice pour l'édition 2020 de la récompense.

La sélection est la suivante :
L'homme de la plaine du Nord de Sonja Delzongle (Denoël - Coll. Sueurs froides)
Cinq cartes brûlées de Sophie Loubière (Fleuve éditions - Coll. Fleuve noir)
La deuxième femme de Louise Mey (JC Lattès - Le Masque)
Terres brûlées d'Eric Todenne (Viviane Hamy - Coll. Chemins nocturnes)
Les poupées de Nijar de Gilles Vincent (Au diable vauvert)
Après Philippe Jaenada en 2019, c'est l'auteur de romans noirs DOA qui présidera aux côtés de Michel-Édouard Leclerc, le jury composé de 10 libraires des Espaces Culturels E.Leclerc.
Le roman lauréat sera dévoilé le 18 mars prochain ; il succèdera à Requiem pour une République de Thomas Cantaloube (Gallimard - Coll. Série noire). Son auteur ou autrice recevra 6000 €, et son livre sera mis en valeur dans une campagne de publicité dans la presse et au sein des Espaces Culturels E.Leclerc.
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones

11 livres en première sélection du Prix Sade 2020


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11 livres en première sélection du Prix Sade 2020


Le jury du Prix Sade s’est réuni afin d’établir sa première sélection. Et par là, même, présente la liste des ouvrages retenus pour son édition 2020. Le Prix est doté d’une oeuvre inédite de Guillaume Soulatges.
La prochaine sélection du Prix Sade 2019 sera rendue publique le 22 juin 2020.
En attendant le raccourcissement de la liste, jury du Prix Sade a ainsi le plaisir de vous informer que sont sélectionnés :

• Jouir. En quête de l’orgasme féminin de Sarah Barmak (Editions de La Découverte - preface, Maïa Mazaurette, trad. Aude Sécheret)
Journal intime (1926 – 1940) de Julien Green (Laffont Bouquins) ;
• Et je vous offre le néant de Gérard Macé (Gallimard) ;
• Modernité hermaphrodite de Magali le Mens (Editions du Félin) ;
• Les Tasses de Marc Martin (Agua) ;
• Giacometti/Sade. Cruels objets du désir (Editions Fage/Fondation Giacometti) ;
• Seins, en quête d’une libération de Camille Froidevaux-Metterie (Anamosa) ;
• Le Rôle fondamental du plombier dans le porno et autres enquêtes sexuelles de Michael Petkov-Kleiner (Anne Carrière) ;
• Chienne, de Marie-Pier Lafontaine (Le Nouvel Attila) ;
Les Affaires du club de la rue de Rome, d'Adorée Floupette, (La Volte) ;
• Vacher l'éventreur, de Marc Renneville (Jérôme Million).

Le jury du prix Sade 2020 est composé de :
- François Angelier, journaliste et écrivain
- Philippe Brenot, psychiatre et écrivain
- Sarah Chiche, psychologue, psychanalyste et écrivaine
- Octavie Delvaux, écrivaine
- Anne Hautecoeur, éditrice
- Emmanuel Pierrat (Président), avocat et écrivain
- Catherine Robbe-Grillet, écrivaine
- Jean Streff (Secrétaire Général), écrivain, scénariste et réalisateur
- Laurence Viallet, éditrice et traductrice

Le Jury décernera le Prix Sade 2020, le samedi 26 septembre 2020, à 20h00, à la Galerie Suzanne Tarasieve, sise au 7, rue Pastourelle, Paris IIIe.
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Mort de Wes Wilson, prince du psychédélisme

Mort de Wes Wilson, prince du psychédélisme


Wes Wilson
© Getty Images

Dans les années 60, l’artiste Wes Wilon a notamment réalisé des affiches pour le Grateful Dead, Jefferson Airplane, Van Morrison et les Byrds…

Wes Wilson, artiste spécialisé dans la réalisation de posters iconiques – et dont les œuvres ornaient notamment les affiches de concerts de certains des groupes de rock les plus populaires des années 60 – est mort le 24 janvier dernier, à l’âge de 82 ans. L’information a été confirmée par nos confrères du New York Times. Son fils, Jason, a ensuite déclaré que son père était décédé chez lui à Leanne, dans le Missouri.
D’abord basé à San Francisco, Wilson s’est démarqué du reste et a contribué à définir le fameux style associé aux affiches de l’époque, typiques des années 60 – utilisant ces couleurs vives, cette typographie « tourbillonnante » et psychédélique à souhait, qui semblait fondre… et pouvait même être difficile à lire ! Son intention de départ était d’attirer l’attention des gens sur ce qui était annoncé. Il a conçu des affiches pour un certain nombre d’artistes qui ont régné à cette époque, notamment le Grateful Dead, Jefferson Airplane, Van Morrison et les Byrds…
Wes Wilson
© Wes Wilson
Wes Wilson
© Wes Wilson

Un artiste qui a collaboré avec Rolling Stone

Né Robert Wesley Wilson le 15 juillet 1937 à Sacramento, en Californie, Wilson s’installe plus tard à San Francisco, peu de temps après avoir servi dans la Garde nationale de l’armée américaine. Il s’associe avec Bob Carr, qui possède une petite imprimerie, et commence à créer des maquettes et des dessins.
Son travail a aussi été sollicité par Bill Graham, qui se chargeait d’organiser des concerts de rock au Fillmore Auditorium de San Francisco, et par Chet Helms, qui a produit des concerts non loin, à l’Avalon Ballroom.
En 2015, Wilson a produit la couverture de l’édition américaine de Rolling Stone (4 juin 2015), titrant « The Grateful Dead’s Long Goodbye ». C’était la première couverture de Wilson pour le magazine. « L’idée de départ était d’avoir une image avec des crâne et des roses, ce que j’ai trouvé drôle. J’ai pensé que ce serait une excellente idée, mais ils ont ensuite eu des doutes à ce sujet, en raison du caractère cru des crânes, à cause de la violence dans les rues », avait déclaré Wilson à Rolling Stone. « La photo du groupe va être parfaite. »
« J’ai essayé d’autres choses, deux ou trois idées différentes jusqu’à ce que j’obtienne finalement un visuel qui fonctionnait bien », a ajouté Wilson. « Un processus assez similaire à ce que j’ai fait dans les années 60. »


Patti Smith, au service de la littérature comme des libraires


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Patti Smith, au service de la littérature comme des libraires



La chanteuse et poétesse américaine Patti Smith a récemment apporté son soutien à une librairie basée à Portland dans l'État de l'Oregon (États-Unis), après que celle-ci a fait l’objet d’un cambriolage le 1er janvier dernier. L'artiste prouvant par là même son engagement en faveur de la valorisation de la littérature. C’est d’ailleurs à ce titre qu'elle a été honorée lors du gala annuel du PEN America, ce 4 février.  

Remis chaque année par la branche américaine de l’association engagée dans la défense de la liberté d’expression, le PEN America, le Prix du service littéraire récompense un auteur dont le travail participe, de manière « puissante et originale », à une meilleure compréhension de la condition humaine. Lors de la cérémonie annuelle, qui s'est tenue ce 4 février, le prix est revenu à la poétesse et musicienne Patti Smith.
La romancière Jennifer Egan, présidente de PEN, a déclaré dans un communiqué qu'au fil de sa carrière, Patti Smith témoignait « du pouvoir transformateur de la littérature », et qu'elle avait mis à contribution sa célébrité « pour encourager la lecture et l’écriture auprès des gens qui la suivent ».
Outre que cette distinction récompense l’ensemble de l’œuvre de Patti Smith, elle trouve également une résonnance heureuse avec le soutien que la poétesse a récemment adressé à un libraire situé à Portland, après que son commerce a fait l’objet d’un cambriolage. 
Le 1er janvier dernier, la librairie Passages, spécialisé dans la vente de livres rares s’est en effet fait dérober une centaine d’ouvrages, parmi lesquels figuraient une édition de l'un des livres de la musicienne, intitulé Patti Smith Complete : Lyrics, Notes and Reflections
Après les événements, le propriétaire David Abel a été contraint de fermer temporairement son enseigne pendant quinze jours. Alors loin de se douter qu’il recevrait quelques semaines plus tard le soutien de l'autrice américaine.
  Dans un post publié sur la page Facebook de sa librairie, David Abel revient sur cette histoire pour le moins inattendue. « Quelques semaines après le cambriolage, un mardi après-midi, j’ai reçu un appel de New York », explique-t-il.
« Dans la semaine qui a suivi l’incident, j’avais reçu quelques appels et courriels, et j’étais un peu méfiant. Mais quand elle a dit qu’elle avait lu qu’un de ses livres avait été pris, et que faute de pouvoir remplacer l’exemplaire rare [...], elle serait néanmoins heureuse d’envoyer une série d'exemplaires signés de ses livres, j’ai réalisé que c’était Patti Smith qui appelait. »
Après l’avoir remerciée, cette dernière lui a tout simplement signifié que son geste était motivé par son amour pour les librairies. « J'étais abasourdi. “C’est tellement gentil”, j’ai dit. “Eh bien, j’aime vraiment les librairies”, a-t-elle répondu », décrit Abel.
Depuis, les exemplaires signés de la main de Patti Smith figurent sur les étals de Passages. Et le libraire d’ajouter : « Je les vois comme des exemplaires qui représentent sa gentillesse. »

Sawako Ariyoshi, la Simone de Beauvoir japonaise


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Sawako Ariyoshi, la Simone de Beauvoir japonaise


Sawako Ariyoshi, née en 1931, est une des écrivaines japonaises phare du XXe siècle. Son succès, monumental dans le Japon d’après-guerre, fut à la hauteur des controverses qu’elle suscita, tant les thèmes abordés dans ses romans bousculaient les codes bien établis d’une société nippone conservatrice. Des sujets qui sont aujourd’hui résolument dans l’air du temps.
L’auteure naît dans la ville côtière de Wakayama, avant de quitter le Japon à six ans pour s’établir avec ses parents en Indonésie en 1937. Quatre ans plus tard, la famille est de retour dans l’archipel et prend ses quartiers à Tokyo. La jeune femme se lance, à la fin du lycée, dans des études de littérature et de théâtre, son père étant un grand adepte de kabuki, le théâtre traditionnel japonais. Après un cursus à la Tokyo Woman’s Christian University, Sawako Ariyoshi s’envole pour New York où elle étudie le théâtre, sur invitation de la fondation Rockefeller.
Si l’auteur signe quelques pièces de théâtre, elle est davantage connue pour sa production romanesque. Son premier ouvrage Jiuta, est publié en 1956. Sawako Ariyoshi publiera, au cours de sa carrière, – subitement interrompue par son décès d’une crise cardiaque en 1984 – pas moins de soixante romans, traduits en douze langues. Son regard acéré sur la société japonaise couplé sa vision féministe en font à la fois une écrivaine à succès qui a vu nombre nombre de ses oeuvres adaptées à la télévision et au cinéma, et une paria dans le petit milieu littéraire nippon, encore trop conservateur pour comprendre l’avant-garde de ses écrits.
Deux de ses oeuvres sont particulièrement marquantes : Les dames de Kimoto, publiée en 1959 et vendue à plus de 3 millions d’exemplaires au Japon, narre le récit des amours, des passions et des drames vécus par trois femmes de générations différentes, de la fin du XIXe siècle jusqu’aux années 50. Cette fresque sociale de la condition féminine sera adaptée par la NHK, puis transformée en long-métrage diffusé dans les salles obscures en 1966.
Les années du crépuscule, sortie en 1970, évoque quant à elle les thèmes sensibles de la démence, de la sénilité et du rôle des femmes dans la prise en charge des personnes dépendantes. L’héroïne Akiko, employée dans un cabinet d’avocat, doit assister son beau-père malade et répondre à ses moindres besoins. Une situation qui porte préjudice à sa carrière professionnelle tandis que son mari, salaryman d’une firme japonaise, ne bouscule en rien son quotidien pour venir en aide à son père.
Sawako Ariyoshi est à la tête d’un corpus foisonnant, où l’environnement (Ariyoshi Sawako no Chugoku Repoto, 1978) et la question raciale (Hishoku, 1967) sont également très ancrés. Elle obtient en 1966 le prix de littérature féminine, décerné chaque année à des ouvrages exceptionnels de femmes écrivaines au Japon, et est couronnée du prestigieux Grand Prix de littérature japonaise en 1970 pour son roman dédié au kabuki Izumo no Okuni.

Punk slovène not dead


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Alerte rouge: Punk slovène not dead !


 

Alerte rouge, tomaz Lavric TBC. Editions Ça et Là, 96 pages, 16 euros.

Alerte rouge est dans la sélection officielle “patrimoine” du Festival d’Angoulême 2020. Et c’est effectivement une page d’histoire méconnue que Tomaz Lavric (alias TBC) évoque. Une triple page même, celle de la fin du régime soviétique à l’Est, celle de la vague punk et celle de sa première bande dessinée, publiée originellement en 1996, le tout résumé en une formule : “L’anarchie au temps du communisme“, ainsi que le résume l’auteur de Fables de Bosnie dans sa préface.
Dans ce récit semi-autobiographique, Tomaz Lavric fait revivre la scène alternative yougoslave du début des années 1980. Alors que le rock reprend une vraie couleur contestataire en franchissant le rideau de fer, il connaît donc une ébullition à Ljubljana à travers divers groupes, dont “Alerte rouge”, le combo lycéen de “La Taupe”. Vingt ans plus tard, devenu graphiste et paisible père de famille, l’ancien batteur punk croise son ancien pote Mike, devenu patron d’une société de courtage. Occasion de se remémorer le bon vieux temps et la naissance, très anarchique, de leur groupe, la découverte fulgurante des Clash qui les pousse à devenir punks, les premiers concerts galère et divers épisodes plus ou moins cocasses ou dramatiques.
Dans un va-et-vient habilement géré, porté par un dessin en noir et blanc énergique, Lavric restitue avec une nostalgie mêlée d’humour – et un poil d’ironie satirique – sa jeunesse et l’évolution et les désillusions enregistrées vingt ans plus tard. Notamment les séquelles de la guerre dans l’ex-Yougoslavie, même si la Slovénie n’a été qu’effeurée par le conflit, transformant un ex-anarchiste virant skinhead en futur milicien puis en militant d’une formation nationaliste. Youri, “la Taupe”, résiste, lui, à ce glissement et non sans quelque difficulté, “crie vengeance contre les sombres traîtres à nos idéaux de jeunesse“. Punk pas totalement dead !




Popa Chubby est prêt à sauver le monde



Avec son nouvel album, Popa Chubby est prêt à sauver le monde


Popa Chubby
© DR

Le cadeau de Popa Chubby pour la Saint-Valentin ? It’s a mighty hard road ! Popa Chubby est de retour cette année avec un nouvel album, prévu donc pour le mois de février. Sa route a croisé la notre 

Voix massive, riffs imposants, rythmes ravageurs… et, immuable, cette joie de jouer, même à près de 30 albums au compteur. En ces temps moroses, on est heureux de retrouver le guitariste Popa Chubby en forme olympique, deux ans seulement après avoir sorti Two Dogs, et de retour au sein de son label de référence, Dixiefrog. En résulte 15 pistes électrifiantes. Il faut dire qu’il n’a pas eu le temps de refroidir ses ardeurs : « J’ai enchaîné 500 concerts, d’une côte à l’autre aux Etats-Unis, j’ai sorti un best of et acheté une belle brochette de guitares. Ah oui, et je suis aussi tombé amoureux de mon meilleur disque ! » It’s a mighty hard road, donc, qui s’ouvre avec l’étonnant « The Flavor is in the fat » : « La saveur est dans le gras ».
Car à l’origine, Ted Horowitz, l’un des guitaristes les plus passionnés et fétichistes du monde, voulait rendre hommage à sa seconde passion : la cuisine ! Et puis finalement, au fil des démos, il s’est à nouveau laissé prendre par le démon du blues. C’est ce qui arrive quand on écoute en boucle Bo Diddley, Chuck Berry, Howling Wolf ou Dolomite ! Écrit et enregistré en 14 mois environ, le disque est né sur un souhait très simple : synthétiser ce qu’il pouvait faire de mieux. Ne dépassant guère les quatre minutes, chaque piste vibre d’une énergie difficilement contenue, rageuse parfois, enthousiaste souvent, dans tous les cas sincère. Son objectif : « Traiter chaque chanson comme un single ! Cultiver mon propre blues, ma propre vérité, ma propre histoire, sinon c’est faux. Je déteste mentir. Je n’ai pas le temps pour ça, ni l’envie. C’est ce que je raconte dans le morceau ‘The Beast of the East is Back’»  Son énergie, il la trouve dans le tai chi et dans le fameux credo « sex, drogue et rock’n’roll » : « ah, je suis béni là-dessus, c’est clair. Mais parfois, ça fait mal. Un champion doit endurer un peu de douleur pour connaître la gloire. »

L’amour, l’amour… 

Ne nous fions pas à son humour potache, Popa Chubby est un homme engagé, qui voit d’un mauvais œil les dérives de l’Amérique. Lui qui n’avait pas hésité à s’exprimer sur le 11 Septembre mais aussi les attentats français de 2015 sait que la violence peut surgir à n’importe quel moment, et que les manipulations médiatiques et gouvernementales peuvent être de lourds (et dangereux) fardeaux. Rappelant que son pays doit rester une terre de libertés où tout peut être possible, It’s a mighty hard road exprime sa « rage politique face aux courants actuels du fascisme et du racisme », comme en témoigne « Enough is Enough ». La solution ? L’amour, encore et toujours, qu’on entend dans les ballades empreintes de soul ou de psyché, « Let Love Free the Day » et « The Best is yet to Come ». Et si Ted Horowitz n’était pas devenu Popa Chubby, qu’aurait-il fait ? Dans tous les cas, il aurait maîtrisé la situation : « J’aurais été un guérisseur d’un genre ou d’un autre, un gangster c’est certain, un chef de bande, un bagarreur peut-être » ? A la place, il a préféré s’attaquer à sa guitare… ouf !
Its A Mighty Hard Road, le nouvel album de Popa Chubby, attendu dans les bacs le 14 février (via Dixiefrog). Il sera en concert le 2 février à Lille et le 11 octobre prochain à Paris, l’Olympia. Toute les infos à retrouver par ici.
Sophie Rosemont

la Mother Road, Arizona


Culture

Freewheelin’ Zégut, épisode 9 : la Mother Road, Arizona



Zegut
© Francis Zegut / Vous aimez la poussière, les hautes températures et les vieilles bagnoles ? Il y a tout cela et plus encore du côté de Phoenix

Nouvelle épisode : Francis Zegut poursuit ses pérégrinations sur la Mother Road. Et qui dit route dit voitures. Arrêt au stand à Seligman, Arizona

Comme son prénom l’indique, Angel Delgadillo est “L’Ange gardien de la Route 66 », il est propriétaire de plusieurs petits commerces à Seligman. Il a fondé l’Historic Route 66 Association d’Arizona en 1987, on lui doit le marquage sur l’asphalte du « Historic Route 66 » photographié par des millions de voyageurs. Angel est barbier depuis 1950, mais depuis quelques années son shop est devenu un petit musée, recouvert de cartes de visite du monde entier. Angel a 92 ans, il reprend bien volontiers sa guitare électrique pour jouer quelques morceaux avec ses vieux potes dans le Delgadillo’s Snow Cat Drive-In, le restaurant de Juan, son regretté frère.
Tous les premiers weekends du mois de mai se tient à Seligman le Fun Run, nous nous y sommes arrêtés lors de la 36ème édition.  D’ordinaire cette bourgade est un p’tit bled assez désert, hormis quelques boutiques de souvenirs, mais lors du Fun Run, tout change, un tour de magie transforme une main street très paisible, en parade de classic cars, muscle cars et toutes sortes de véhicules des années 1920 à fin 1960.
Quel bonheur pour les amateurs de déambuler et d’admirer ses Corvette 61 et 62 restaurées concours ! Entre passionnés le contact s’établit rapidement, les propriétaires de ces belles nous invitent à nous mettre à leur volant : « Mon Dieu quelle sensation ! J’ai 66 ans et je suis assis dans une ‘Vette 61 sur la 66 en Arizona ! Ce souvenir, je l’emmène avec moi jusqu’au bout ! ».
Je m’arrête à chaque voiture, mon ice cream dégouline, et la musique est partout, tient Jackie Brenston & The Delta Cats : Rocket 88, ce titre parle de l’Oldsmobile 88, et est sorti en 1951, dites-moi ça ne serait pas le premier Rock N Roll ? Prochain stop, un hotrod des années 30, Tom, son propriétaire, jeans, chemise rouge, santiags, Stetson l’a construit lui-même. En faisant le tour, on se rend bien compte que son engin est introuvable dans une concession, il a dû passer des heures et des heures sur le bestiau. Tom a 82 ans, il parle le texan, mais je comprends qu’il m’autorise lui aussi à m’installer au volant, I’m Happy… Sur un poste à lampes, Jan and Dean’s nous chantent l’histoire d’une course entre une Corvette Stingray et une Jaguar XKE qui se termine en « Dead Man’s Curve ». Oh ! Une Studebaker Coupé californienne de 1937 !
Aux US, en matière d’automobile tout est permis, une culture, une liberté. Ernie Adams est un de ces innombrables exemples, il a une marque Dwarf, ce qui veut dire nain en français, il construit de ses propres mains des modèles à échelle réduite, il en avait amené quelques-unes au Fun Run, je mesure 1m70, faites le calcul…
L’Amérique célèbre dans tous les états le cheval, le train, la voiture, les moyens de locomotion qui ont permis à des hommes de fonder ce pays, je vous laisse une liste d’histoires musicales automobiles plus ou moins rock n roll, et vous donne rendez vous le mois prochain en Californie.
Zegut 2
© Francis Zegut


À lire avec la playlist Rollin’ ByZegut, disponible ici et sur Soundsgood :

le dernier concert des Beatles

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Flashback : 30 janvier 1969, le dernier concert des Beatles - Rolling Stone



Beatles
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Le 30 janvier 1969, les Beatles montent sur le toit d’Apple Records, à Londres pour donner un concert qui restera dans les mémoires… Même pour ceux qui n’y ont jamais assisté !

Cet après-midi de janvier, dans un froid relatif et en montant sur le toit de l’immeuble qui abrite le siège d’Apple, leur label, pour leur dernier concert en public, les Beatles prennent conscience qu’ils viennent d’atteindre la fin de leur voyage rock. Dans les coulisses, il est évident que les Fab Four ont atteint un point de non retour. Ils s’accordent cependant sur la nécessité d’une « dernière fois », et veulent écrire le dernier chapitre de l’histoire de la Beatlemania. Et leurs désirs reflètent leurs personnalités. Pour Paul McCartney, la meilleure chose à faire était de revenir à leurs tout débuts, au Cavern Club, et ainsi clore définitivement le cercle magique de leur histoire. John Lennon voulait élargir les perspectives, étonner et provoquer, comme toujours : il penche pour l’Afrique, avec peut-être un concert dans le désert, afin de souligner toute la distance existant entre leur musique et le simple divertissement. Ringo pense rationnel : peut-être un concert à Londres, peut-être en tête d’affiche d’un festival. Pour George Harrison, cependant, rien de tout cela importe : la musique est pour lui, à cette époque, un voyage intérieur et l’afficher publiquement n’est pas la chose la plus importante.
En fin de compte, la réponse se trouvera juste au-dessus de leur tête. Ils montent sur le toit de l’immeuble situé au 3, Savile Row, près de Piccadilly Circus. Et, se propulsent par ce set mythique, directement dans l’histoire. Ce concert de 42 minutes, en plein après-midi, sans se donner la peine d’avertir qui que ce soit, caractérisent au mieux le côté surprenant des Fab Four. Paul et Ringo arrivent en premier, suivi de près par John et George. Tout est prêt ; ils n’ont même pas besoin d’accorder leurs instruments. Ils débutent le set par « Get Back », avec Paul au micro. L’événement est filmé et tous les aspects de la production ont été étudiés dans les moindres détails. Après le premier refrain, la séquence est entièrement consacrée aux passant, regards pointés vers le ciel et sur les visages des Londoniens, en contrebas de l’immeuble. « Les Beatles! » peut-on lire sur les lèvres d’une femme située dans l’immeuble d’en face, fascinée par le spectacle qu’elle regarde avec les yeux grands ouverts. Intrigués par le bruit venu du sommet de l’immeuble, une foule commence même à se former. Internet est encore une fiction à l’époque, mais l’info est transmise est transmise en temps réel. Et la foule de s’agrandir.
Puis le groupe enchaine sur leur deuxième titre : « Don’t Let Me Down ». Leur manière de l’interpréter ressemble presque à une demande : « Merci de ne pas nous jetez du toit ». La voix de Lennon n’a jamais été aussi claire et puissante. Tous ceux qui rêvent de pénétrer les arcanes mystérieuses de la musique, dans sa capacité à agir sur le passage du temps, se doivent de les regarder jouer cette chanson. Les regards complices de Paul et John semblent briser la distance et la tension qui existe aussi entre eux. Billy Preston était également là, affairé à son clavier. Puis la police intervient. Scotland Yard ordonne d’interrompre immédiatement ce « concert horrible ». Les Fab Four s’arrêtent. John s’approchera une dernière fois du micro et dira : « Merci à tous … J’espère que nous avons réussi notre audition. »
Belkacem Bahlouli

Les 10 BD les plus populaires de 2019

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Les 10 BD les plus populaires de 2019


Alors que le Festival d’Angoulême bat son plein et vient de sacrer Emmanuel Guibert, Grand Prix 2020, nous vous proposons de découvrir les 10 albums de BD les plus populaires sur Babelio ! Attention, on parle de BD mais le manga occupe également une belle place dans notre classement où l’on retrouve un panorama assez diversifié de la bande dessinée : figures immortelles du franco-belge, one-shots, adaptations de romans, et nouvelles séries peuplent ce top 2019. Comme toujours, l’album le plus populaire se trouve en fin de liste.
Sans vous dévoiler l’ensemble du contenu de notre classement, on peut d’ores et déjà vous dire que l’aventure, intérieure ou extérieure, est au cœur de celui-ci. Il vous fera prendre la mer, boire la tasse, rejoindre la terre, partir en campagne (militaire ?), en colonie de vacances, voire, carrément, en direction de la capitale des livres (!). Vous n’aurez décidément pas un moment pour souffler.
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10. In waves de Aj Dungo
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Récent lauréat du prix BD Fnac France-Inter, In waves est un album très personnel de Aj Dungo publié chez Casterman. L’illustrateur américain, qui signe ici son premier roman graphique, y raconte en effet le combat d’une amie contre le cancer. Un combat qu’il a parfois mené à ses côtés mais qui n’est pas le seul sujet du livre. Aj Dungo retrace également en parallèle l’histoire du surf et le destin de deux de ses plus illustres figures : l’emblématique surfeur Duke Kahanamoku qui popularisa la pratique du surf auprès du grand public mais aussi Tom Blake, un touche-à-tout de génie qui modifia les planches pour transformer en profondeur ce sport et le rendre plus accessible.

9782203192393_4.jpgC’est ce double récit qui est au cœur de cet album à la fois émouvant et très instructif. “C’est une histoire dramatique, intime et légère, chronique Fransoaz. L’ondulé des vagues et les couleurs bleues des planches (il y a la planche et les planches) donnent de l’élégance et de l’agilité aux semelles de plomb de la maladie.” Fannyvincent a également été séduite : “Les couleurs sont d’une grande douceur. Cette oeuvre répond à une promesse faite à Kristen, celle de raconter leur histoire. Nul doute que la lecture de ce récit autobiographique, si plein de sensibilité et de pudeur, vous touchera également…”

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9. Le Retour à la terre, tome 6 : Les Métamorphoses de Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet
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Il y a 15 ans de cela, Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet alliaient leur plume et leur pinceau pour produire le premier tome d’une série qui marquerait le monde de la bande dessinée humoristique. Le Retour à la terre, c’est la chronique d’un citadin qui découvre, enfin, « les joies de la campagne, des petites fleurs, des bébêtes qui montent qui montent, et tout et tout… ». Après une absence de 11 ans, les deux artistes ont finalement publié, en 2019, toujours chez Dargaud, ce sixième tome très attendu.

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L’utilisateur jamiK s’interroge sur ce retour aux planches : « Était-ce bien la peine de reprendre une série laissée en suspens depuis 11 longues années ? Et bien la réponse, c’est OUI ! » La qualité des débuts est toujours au rendez-vous et n’a pas fini d’enthousiasmer les lecteurs : « C’est toujours aussi drôle, frais, fin et subtil avec de grands moments d’humour. Ça valait le coup d’attendre 11 ans. »
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8. Un été d’enfer de Véra Brosgol

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Vera Brosgol est une habituée des récits pour la jeunesse. Dans Le fantôme d’Anya (Alter Comics), réédité sous le titre La Vie hantée d’Anya chez Rue de Sèvres, elle évoquait déjà la tourmente inhérente à l’âge transitoire qu’est l’adolescence : le doute, la confiance en soi, la relation avec les autres… Dans Un été d’enfer !, qui a connu un joli succès l’an dernier, l’auteure passe au crible les nombreux archétypes qui font des colonies de vacances cet espace glorieux – ou l’enfer sur Terre, au choix.
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Un axe particulièrement évocateur pour orbe, qui cite les aspects intéressants de cet album représentatif de l’adolescence : « Feu de camp, toilettes sèches, défis, randonnées, cuisine… Le lecteur retrouve l’ensemble de ce qui fait, ou non, le charme d’une colonie. Une bande dessinée au format roman qui raconte l’expérience malheureuse et les difficultés à se faire des amis. »
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7. La fille dans l’écran de Lou Lubie et Manon Desveaux

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L’une est française, l’autre canadienne. On pourrait vous décrire là un simple synopsis, mais que nenni : Lou Lubie et Manon Desveaux sont bien les auteures et illustratrices de La Fille dans l’écran (Marabulles), un roman graphique né de la collaboration franco-canadienne entre deux artistes émergentes. Cet album, qui fait habilement écho à son procédé de réalisation en deux temps, aborde tout en délicatesse la force de l’amour et des liens humains à l’ère du numérique.
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Cette histoire originale et moderne n’a, en effet, pas manqué de vous émouvoir, comme en témoigne LePamplemousse dans sa critique : « J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée qui n’est jamais mièvre, mais qui montre l’évolution des sentiments de deux personnes qui ne se connaissent pas et vont se dévoiler sous nos yeux, avec générosité et pudeur. Une très belle histoire, dans l’air du temps, pleine d’optimisme et de fraîcheur. »
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6. Le Château des animaux, tome 1 : Miss Bengalore de Xavier Dorison et Félix Delep
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Très inspiré par la La Ferme des animaux mais aussi par des actions de la désobéissance civile chère à Henry-David Thoreau, le très productif Xavier Dorison propose dans Le Château des animaux (Casterman) une fable puissante et intemporelle. Les humains ont quitté la ferme, laissant tous les animaux se débrouiller. Ce n’est que le début d’une nouvelle ère de servitude pour les animaux soumis à la loi du plus fort. A moins qu’une vague de protestation, non-violente, vienne changer les choses ?
Si le scénariste Xavier Dorison est bien connu des amoureux du neuvième art (Long John Silver, Undertaker, Le Troisième testament), il est ici accompagné  d’un dessinateur dont on découvre le travail pour la première fois : Félix Delep, un spécialiste du trait animalier.

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Les lecteurs ont apprécié cet hommage au roman de
George Orwell. Cela a parfaitement fonctionné pour Pixie-Flore : « Les scènes sont intenses : la cruauté et la peur règnent et nous révoltent. Les graphismes sont fins, les propos sous-jacents aussi.” C’est également l’avis de Bleuchocolat : “Les dessins sont splendides, les animaux sont très expressifs et derrière eux, ce sont bien les comportements humains qui sont évoqués. Une lecture complémentaire que je ne manquerai pas de conseiller à mes élèves après l’étude de La Ferme des animaux.

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5. Le Patient de Timothé Le Boucher
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Après
Ces jours qui disparaissent, roman graphique troublant au succès retentissant, Timothé Le Boucher a fait cette année son grand retour aux éditions Glénat avec un récit psychologique aux allures de thriller hitchcockien. Le Patient, ouvrage de près de 300 pages, aborde des thèmes chers à l’auteur : la quête identitaire, le rapport au monde et à l’autre, la réalité.

patient2.jpgSelon marina53, le roman graphique est une réussite sur tous les plans : « Ce thriller psychologique, rondement mené et captivant de bout en bout, nous entraîne dans les tréfonds de la mémoire. Outre un scénario parfaitement maîtrisé et huilé, des descriptions approfondies des relations humaines et des personnages minutieusement fouillés et explorés, Timothé le Boucher, en manipulateur diabolique, sème le trouble, parfois le doute, dans l’esprit du lecteur. »
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4. Magus of the Library, tome 1 de Mitsu Izuma
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Dessinatrice du shonen
Ano Hana (Panini) depuis 2012, l’auteure et illustratrice japonaise Mitsu Izuma connaît son premier succès en scénarisant Magus of the Library (Ki-oon), dont le premier tome a fait son apparition rayon manga en mars 2019. Véritable ode à la lecture, cet ouvrage retrace les aventures de Shio, jeune lecteur qui a pour projet utopique de partir pour la capitale des livres… Amorce d’une série prometteuse, ce premier tome a récolté une note moyenne de 4,28/5 sur Babelio, le plaçant dans vos favoris de l’année 2019.

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C’est un carton plein pour Kmye, qui estime que le manga traite très justement d’une réalité sociale qui parlera à tous les amoureux du livre : « Magus of the Library est une claque visuelle avec des dessins et détails de folie doublée d’un démarrage narratif maîtrisé. »

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3. Nymphéas noirs de Didier Cassegrain et Fred Duval
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Joli succès de librairie, coup de cœur de beaucoup d’amateurs de polars et roman auquel Michel Bussi est lui-même très attaché (il nous l’avait confié lors d’une rencontre chez Babelio), Nymphéas Noir (Presses de la Cité) a connu une seconde vie non pas au cinéma ou à la télévision, comme d’autres romans de l’écrivain normand, mais en bande dessinée. Un choix original et sans doute risqué tant le cadre est important dans le récit. L’action se situe en effet à Giverny, le village de Claude Monet. Comment reproduire en dessins cette atmosphère impressionniste sans imiter le peintre ? Comment ne pas déflorer l’incroyable twist de l’intrigue machiavélique mise en place par Michel Bussi ? C’est le pari réussi par Didier Cassegrain au dessin et par Fred Duval au scénario. Une adaptation respectueuse du livre de Michel Bussi que l’éditeur de la BD, Dupuis, présente d’ailleurs comme un hommage. 
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Les lecteurs ont été conquis, qu’ils soient déjà lecteurs du roman comme The Wind : “J’avais beaucoup aimé le roman de Bussi dont la fin m’avait vraiment étonnée. J’ai tout autant aimé cette BD. Je l’ai aimé pour son ambiance à la Giverny, sa lumière, ses couleurs pastel” ; ou qu’ils découvrent l’histoire tel JamiK : “la qualité de l’intrigue policière, servie par une atmosphère dense et riche font qu’il s’agit là d’une bande dessinée de grande qualité, passionnante et belle”.
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2. Les Indes fourbes de Alain Ayroles et Juanjo Guarnido
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C’était un projet fou, presque picaresque en lui-même. On parle là de près de 10 années de travail au scénario et au dessin, 150 pages remplies de bruit et de fureur qui font voyager le lecteur de l’Espagne jusqu’à ces Indes occidentales un brin fantasmées du siècle d’or. On parle aussi de plus de 100 000 exemplaires vendus et d’une BD qui fait l’unanimité sur Babelio avec une moyenne de 4,47/5, l’une des meilleures de notre classement.

Au scénario (bien plus retors qu’il n’y paraît à première vue), Alain Ayroles, déjà scénariste d’une saga culte très appréciée des lecteurs : De cape de et crocs. Il nous avait d’ailleurs accordé un entretien il y a quelques années pour la sortie du tome 11 de la série : Vingt mois avant. Au dessin, Juanjo Guarnido, le très respecté dessinateur espagnol de Blacksad, une série justement célébrée pour la qualité exceptionnelle de ses dessins et de son utilisation des couleurs et des ombres.
Une rencontre au sommet donc pour un récit picaresque qui vous restera longtemps en mémoire. On suit tout au long de cette aventure le jeune Don Pablos de Ségovie. Une “sympathique Fripouille” qui va avoir une vie plus que mouvementée à la recherche du mythique Eldorado.
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Les lecteurs ont été séduits par cet album publié chez Delcourt : “Si je pouvais, je lui mettrais toutes les étoiles qu’il y a dans le ciel, prévient d’emblée Crossroads. J’en fais peut-être trop, possible, mais je voulais juste souligner à quel point cette BD méritait de crouler sous un tombereau d’éloges.” Il s’agit également d’un “sans faute dans tous les domaines” pour Blandine5674 : “scénario, dessins, couleurs. Un plaisir évident à suivre cet aventurier aux allures de loser. La fin, inattendue, est une grande réussite. Un vrai eldorado pour lecteur. ”

Si vous voulez vous faire votre avis, tomber d’accord avec les autres lecteurs ou au contraire aller à contre-courant, il ne vous reste plus qu’à lire cet album ou à ajouter votre critique !

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1.Astérix, tome 38 : La Fille de Vercingétorix de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad
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Il y a les années “avec” Astérix, et les années “sans”. L’année 2019 s’est terminée avec une nouvelle aventure du Gaulois (signée
Jean-Yves Ferri et Didier Conrad) et le marché de la BD – sinon celui du livre – peut lui dire merci. Ce nouveau tome a cartonné en librairies (on parle de presque 1,6 millions d’albums vendus à ce jour… ) mais a également connu un joli succès critique auprès des lecteurs sur Babelio.

La moyenne (3,48/5) est certes légèrement en-deçà de celle des autres albums du tandem Ferri-Conrad aux manettes depuis 2013 et l’album Astérix chez les Pictes, mais on reste dans les mêmes eaux et tout le monde semble s’accorder pour dire que le duo respecte fidèlement l’esprit initié par Goscinny et Uderzo.
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Dans ce nouveau tome, toujours publié aux éditions Albert René, c’est un personnage haut en couleur qui vole la vedette de nos Gaulois : la fille de Vercingétorix ! Melenny a apprécié cette nouvelle aventure parce qu’elle y a justement retrouvé les ingrédients qui lui sont chers : “On retrouve beaucoup de clins d’œil à l’actualité d’aujourd’hui, ce qui rend les scènes assez comiques. C’est toujours un bonheur de retrouver l’univers d’Astérix qui ne prend pas une ride.” C’est également l’avis de MarieLywood : “Ils restent fidèles à l’esprit initial avec des dessins de qualité, des références, des clins d’œil et des jeux de mots toujours aussi drôles et plaisants à débusquer tout au long des pages.”

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Que pensez-vous de ce classement ? Quelles ont été vos lectures préférées de l’année ? Quelles BD auraient dû selon vous figurer dans cette liste ?

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