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Quand Jack Kerouac se faisait graphiste pour Sur la route


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En 1952, un certain Jack Kerouac fait parvenir son dernier roman, Sur la route, à plusieurs éditeurs, en vue d'une publication. Tous le refuseront, reportant la mise en vente de ce roman phare de la Beat Generation de quelques années, en 1957. Âgé de 30 ans, Kerouac a déjà des idées bien arrêtées sur la publication de son livre — jusqu'à la couverture, qu'il dessine lui-même.

 
Deux ans avant les premiers envois du manuscrit de Sur la route, Kerouac avait publié The Town and the City, traduit en français par Avant la route, chez l'éditeur Harcourt Brace. Sauf que la couverture que ce dernier avait collée sur son roman, assez austère, pas vraiment expressive, n'avait pas plu à l'écrivain beat.
Pour l'envoi de son deuxième roman, sa grande œuvre, Kerouac ne se fait pas avoir : il dessine lui-même la couverture qu'il a imaginé pour Sur la route. Sur une lettre adressée à A.A. Wyn, éditeur, Kerouac trace les grandes lignes du design graphique de son roman « moderne » comme l'indique la couverture.
On retrouve les principaux éléments du roman, à savoir le voyage et tous les États-Unis à traverser, de Los Angeles à New York en passant par Frisco, Denver et Saint-Louis. Dans son courrier, Kerouac se montre assez direct : « Voici mon idée pour une couverture commercialement viable, attirante et fidèle au livre. » Notons également que le jeune auteur se désigne alors comme « John Kerouac »...

La lettre qui inspira Sur la route de Jack Kerouac exposée

L'idée ne suffit toutefois pas à convaincre Wyn, qui refusa le roman...
Kerouac se faisait volontiers peintre et dessinateur lorsque l'envie le prenait : l'exposition consacrée à la Beat Generation organisée en 2016 au Centre Pompidou permettait aux visiteurs de découvrir quelques-unes des œuvres de l'écrivain, bien moins connues que ses romans...
Quelques oeuvres picturales de Kerouac (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

Michel Moatti reçoit le Prix du meilleur roman au Festival Polar de Cognac


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L'écrivain Michel Moatti a reçu le Prix du meilleur roman francophone lors du 22e Festival Polar de Cognac, qui s'est déroulé du 20 au 22 octobre dans la commune du Sud-Ouest de la France. Le jury a récompensé son roman Tu n'auras pas peur, paru chez HC Éditions en février 2017.


 
L'ex-journaliste Michel Moatti, ancien correspondant de l'agence Reuters, auteur de plusieurs romans policiers dont Alice change d'adresse ou Blackout Baby, a reçu le Prix du meilleur roman francophone, rapporte l'AFP.
Le résumé de l'éditeur pour Tu n'auras pas peur :
Tout commence par la remontée d'un cadavre à demi-congelé, attaché à un fauteuil d'avion immergé dans un étang de Crystal Palace, au sud de Londres. Puis on découvre le corps d'une jeune femme défigurée dans un hôtel de Bournemouth. Son visage a été découpé au cutter et emporté. Sur les réseaux sociaux et les blogs, les indices et les rumeurs circulent, bien plus vite que les informations officielles délivrées par la police et les journaux. Un mortel jeu de piste s'organise, dirigé par un assassin sans scrupules qui reconstitue avec autant de rigueur que de férocité les scènes de crime les plus choquantes. Quelle énigme se cache derrière ces sinistres « natures mortes » ? Lynn Dunsday, une jeune web-reporter fragile, aux lisières du burn-out, et Trevor Sugden, un journaliste qui travaille « à l'ancienne », se lancent sur les traces du meurtrier, anticipant les avancées de Scotland Yard.
Le Prix du meilleur roman international est allé à Un coupable idéal de Steve Cavanagh, traduit par Benoît Domis aux éditions Bragelonne.
Le résumé de l'éditeur pour Un coupable idéal :
La CIA suspecte un célèbre cabinet d’affaires de fraude et de malversations, mais il lui manque un témoin clé. Quand David Child, un des plus gros clients du cabinet, est arrêté pour meurtre, elle confie à Eddie Flynn le soin de le faire parler en échange d’une réduction de peine. Le problème, c’est que Child répète qu’il est innocent et qu’Eddie le croit. Ancien escroc reconverti au barreau, Eddie Flynn déteste qu’on lui force la main. Mais il n’a pas le choix : la CIA a monté un dossier contre sa femme, avocate elle aussi, et menace de la faire plonger…
Le Meilleur roman jeunesse de cette année 2017 est Phobie, de Sarah Cohen-Scali, aux éditions Gulf Stream.
Le résumé de l'éditeur pour Phobie :
Une odeur de moisi. Une cave. L'obscurité totale. Et la peur. La peur qui prend aux tripes. Cauchemar... ou réalité ? Anna ouvre les yeux et prend peu à peu conscience qu'elle n'est pas en train de faire le cauchemar récurrent qui la tourmente depuis son enfance, mais qu'elle est bel et bien séquestrée. Qui l'a enlevée ? Le croque-mitaine qui la terrorise depuis qu'elle a cinq ans, ou un homme de chair et d'os ? Chargé d'enquêter sur l'enlèvement de la jeune fille, le commandant Ferreira doit collaborer avec un psychiatre, le docteur Fournier. Son enquête est vite reliée à une autre, celle de la disparition du père d'Anna, onze ans auparavant. Onze années de silence et d'oubli à parcourir. Un voyage à rebours, au cour d'une mémoire secrète.
Le Prix Polar de la Meilleure série BD francophone est revenu à Christian de Metter pour Nobody, chez Delcourt, et Hyman et Fromental ont reçu le Prix du Meilleur one shot pour Le Coup de Prague, publié par Dupuis.
Enfin, le prix des bibliothèques et médiathèques de Grand-Cognac a été décerné à Elijah de Noël Boudou, publié par les Éditions Flamant noir.
Le résumé de l'éditeur pour Elijah :

 
ELIJAH. C'est le prénom de mon petit frère. Celui que je lui ai choisi quand on me l'a mis dans les bras. Il est né alors que la violence était devenue une routine à la maison. Mon ivrogne de père terrorisait tout le monde et nous frappait tous les jours, ma mère et moi, sans que personne ne l'en empêche. Jusqu'à ce fameux soir... Quand j'ai eu dix-huit ans. J'ai attendu qu'il soit ivre à nouveau et je l'ai égorgé de sang-froid dans la cave. Hélas, ma mère venait de mourir sous ses coups en me laissant un petit frère pas comme les autres : ELIJAH. Aujourd'hui, il a dix ans et il est handicapé. Je m'occupe de lui depuis sa naissance, je sais mieux que quiconque ce dont il a besoin. Il est mon unique raison de vivre. Ensemble on est plus forts que tout, rien ne peut nous séparer. Mais un jour ILS sont venus chez moi pour le kidnapper. Qui sont ces hommes ? Pourquoi cet enlèvement ? C'est depuis ce moment-là que j'ai perdu toute raison. Je suis devenu un monstre. Comme eux. La traque pour retrouver ELIJAH , qui ne survivra pas longtemps sans moi, a commencé...
Michel Moatti - Tu n'auras pas peur - HC Editions - 9782357203198 - 19 €

Steve Cavanagh - Un coupable idéal - trad. Benoît Domis - Bragelonne - 9791028101374 - 21,50 € / num. 9782820528117 - 12,99 €
Sarah Cohen-Scali - Phobie - Gulf Stream - 9782354884598 - 18 €
Scn. Jean Luc Fromental, dess. Miles Hyman - Le coup de Prague - 9782800155487 - 18 €
Noël Boudou - Elijah - Éditions Flamant Noir - 9791093363295

Les affiches des pires nanars de l'histoire exposées à Paris


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Emmanuel Vincenot et Emmanuel Prelle signent une anthologie du cinéma de contrefaçon, Nanar Wars, une superproduction des éditions Wombat. Trente-cinq films sont évoqués et explorés dans l'ouvrage, soit autant de piratages et récupérations étranges des succès hollywoodiens. À l'occasion de la sortie du livre, une exposition d'affiches est organisée à la French Paper Gallery, à Paris.

 

Connaissez-vous le King Kong indien ? L’Indiana Jones polonais ? La Batwoman mexicaine ?…
Nanar Wars
présente les plus étonnants piratages de grands succès hollywoodiens hors des États-Unis, soit trente-cinq films tous plus délirants, fauchés et kitsch les uns que les autres : le
Rambo
argentin, un
E.T.
espagnol, la version bollywoodienne de Zorro (avec ses numéros dansés), la copie hongkongaise de
Robocop
, mais aussi
Tijuana Jones
,
Rambito y Rambón
et
Jarry Putter
Entre autres titres, car l’énergie des faussaires est sans limites et leur production surabondante. En s’appuyant sur la connaissance universellement partagée de totems cinématographiques tels que Zorro, Superman, Rocky ou Star Wars, l’exposition propose aux visiteurs de saisir l’incongruité et le caractère savoureusement inattendu des imitations auxquelles se sont livrées, sans aucun scrupule, des générations de cinéastes fauchés mais inventifs, de Bombay à Rio, en passant par Dacca, des années 1950 aux années 2000.
L'exposition est ouverte du 26 octobre au 25 novembre 2017, avec un vernissage le jeudi 26 octobre à 19h. La French Paper Gallery se trouve au 51 rue Volta 75003 Paris, métro République. L’exposition est à relier au livre d’Emmanuel Vincenot et Emmanuel Prelle, publié aux éditions Wombat : « Vos films préférés comme vous ne les avez jamais vus ! Du Star Wars turc au Harry Potter mexicain, une anthologie du cinéma de contrefaçon. »

  Emmanuel Vincenot, Emmanuel Prelle – Nanar Wars - Une anthologie du cinéma de contrefaçon – Editions Wombat – 9782374980928 – 19,90 €

Quand, invisibles, Adam et Ève massacrent des chefs yakuzas


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La mythologie chrétienne n’a pas fini de fasciner les mangakas et de leur inspirer des récits totalement fantasques et fantastiques. Et partant des éléments les plus prosaïques, Hideo Yamamoto et Ryôichi Ikegami ont décidé de nous embarquer très loin dans la physique quantique et le jardin d’Eden... Adam et Ève sont de retour...



C’est une voiture de sport, conduite par une simple paire de gants blancs, qui fusent sur l’autoroute : sur son passage, elle va neutraliser un policier. Et si les gants ne suffisaient pas à créer la confusion, voici qu’une paire de chaussures en croco, sort également de la voiture. Et la suit une paire de talons hauts, qui avec une grande élégance, avance vers un bar...
Et là, on nage déjà dans le plein délire : l’homme et la femme invisibles, manifestement agissant de concert, ont décidé de prendre un verre ?
Du tout : dans ce bar, entouré d’escorts, les 7 chefs de clans yakuzas, viennent discuter de l’avenir du Japon. Ils se sont partagé les territoires, connaissent les limites de chacun, et savent que la concertation est l’unique voie pour préserver leurs intérêts. Dans cette réunion au sommet de la mafia japonaise, l’arrivée de la femme et de l’homme invisibles provoquera quelques dégâts.
En fait, tous vont mourir, les uns après les autres, façon dix petits nègres. Mais ce n’est pas Agatha Christie aux commandes. Moralité, la pègre japonaise va passer un très sale quart d’heure...
Oubliez l’ultra-violence prétendue des mangas – ici, la violence est présente, et même quelques éléments sexuels, assez étonnants : on ne donnera pas nécessairement ces deux volumes aux plus jeunes... La violence n’est pas l’objet : si, dès les premières pages, on a bien compris que personne ne survivra, la question reste, obsédante, de comprendre le pourquoi de ce jeu de massacre.
Quant à comprendre qui sont les assassins, il faudra attendre le tome 2 pour en entrevoir la réalité, avec des explications parmi les plus fantaisistes, et pourtant, pas totalement folles.
Au cœur de ce diptyque, c’est l’exploration des sens qui s’opère : chacun des chefs de clans possède une capacité sensitive ultra-développée. Est-ce ce qui les réunit ? Mais alors, pourquoi les abattre méthodiquement ? Une vengeance clanique organisée avec des démons ? Le jeu sordide de deux créatures venues d’un autre monde ?
Adam et Ève est un huis clos qui finit par être obsédant, chaque page apportant plus de questions que de réponses. Passionnant, méticuleux, et avec une intelligence incroyable, on aime, on vous le recommande et même pour vos amis... Rendez-vous le 2 novembre.
  le sens de lecture n'est pas celui du manga - plus d'extraits à cette adresse
Hideo Yamamoto, Ryôichi Ikegami – Adam et Ève, Tome 1 – Editions Kaze – 9782820329257 – 8,29 € / t.2 9782820329264 – 8,29 €

LA galerie des gaffes : Gaston à la puissance 60


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A priori, je n’attends pas grand-chose des hors série de magazines BD, des numéros thématiques et des hommages collectifs où chaque auteur brode autour du thème imposé, ajoutant son petit numéro de nombril sans trop savoir ce que font les collègues. Les lecteurs restent le plus souvent sur leur faim, faute de capitaine à bord du navire. 




Mais cet album qui célèbre le soixantième anniversaire de Gaston franchit cet écueil dès les premières planches. Drôle, réjouissant, rebondissant, surprenant, facétieux, on dirait que sa coordination a été confiée à Franquin en personne. C’est à son esprit, peut-être que les admirateurs que sont ces auteurs de BD rendent hommage.
Il y a soixante ans, un drôle de gars à gros pif débarquait à l’entrée de la rédaction du journal de Spirou : Gaston Lagaffe en personne, pas encore flanqué de sa mouette et de ses redoutables inventions paresseuses, mais déjà débordant de flemme et de nonchalance. Ses gags et mésaventures ont, pendant des décennies, réjoui non seulement les lecteurs du magazine, mais les lecteurs de BD en général, plaçant l’antihéros de Franquin parmi les personnages les plus populaires du répertoire.

60 ans de Gaston : La galerie des gaffes,
un album pour l'anniversaire

 

Et pourtant, malgré ce succès considérable, il n’a jamais été sérieusement question de confier à nouvel auteur le soin de poursuivre l’écriture des gags de l’employé le moins productif des éditions Dupuis. Alors que le Marsupilami poursuit sa route, que Spirou lui-même a connu bien des avatars, réinventé en gamin malpoli dans le Petit Spirou, plongé dans le monde contemporain par Tome et Janry, puis Morvan et Munuera, avant de creuser son sillon sous la houlette de YoannVehlmann, recréé même par les plus grands dessinateurs et scénaristes en version plus adulte (dans la série Le Spirou de...), Gaston, lui, est resté Gaston.



Souvent réédité, jamais vraiment trahi (oups, me revient soudain l’image horrible des aventures de Gastoon, le neveu de Gaston, insupportables, aussi politiquement correctes que celles de son oncle étaient déplacées, mais ce n’était que le neveu et le projet éditorial a sombré après deux titres).

60 coups de chapeau
 

Du coup, quand les éditions Dupuis proposent à leurs auteurs de reprendre, le temps d’une planche, le plus célèbre de tous les gaffeurs, voilà que tous ou presque font montre à la fois de respect et d’imagination, multiplient les trouvailles, les clins d’œil, les émotions sincères. À travers ces soixante planches, rien ne sent le devoir forcé ou le travail de commande : au contraire, on dirait que chaque auteur se sent pousser des ailes, soudain enthousiasmées à l’idée de pouvoir emprunter, le temps de quelques cases, les décors et les personnages d’un des auteurs les plus foisonnants du XXe siècle.

Gaston Lagaffe et Franquin :
de la rédaction de Spirou aux Idées noires


Loin d’être une contrainte, l’univers créé par Franquin semble être contagieux, il contamine celui des nombreux auteurs qui ont fait de cet album une vraie réussite. Inutile de tenter de résumer, de classer, de citer. Il serait même injuste de pointer du doigt les auteurs qui ont moins bien rebondi sur la proposition éditoriale : la vérité est indéniable, « La galerie des gaffes » est une vraie réussite, un album collectif qui fait revivre Gaston non pas sous perfusion, mais avec toute la malice et la désinvolture qui ont, depuis son apparition, servi de fil rouge à sa carrière de glandeur magistral.
À lui seul, cet album est la preuve tangible de la puissance de l’imaginaire de Franquin, capable de stimuler plusieurs générations d’auteurs qui lui ont succédé. Sa lecture devrait pour une fois convaincre aussi bien les fidèles de la première heure que les nouveaux lecteurs : même réincarné, redessiné, relooké, remixé, Gaston est un régal qui n’a pas pris une ride en soixante ans.

  (Pour ne pas vous gâcher le plaisir de découvrir toutes les planches, je vous propose simplement de savourer celle imaginée par Bouzard. Le reste vous attend en librairie dès ce vendredi 20 octobre.)


Collectif –  La Galerie des gaffes – Editions Dupuis – 9782800170688 –12,50 €

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