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Tadashi Kawamata, pionnier de l’art éco responsable


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Tadashi Kawamata, pionnier de l’art éco responsable



Chaises ©Leo van der Kleij
Tadashi Kawamata est l’homme d’un matériau : le bois. Un bois avec lequel il fabrique cabanes, observatoires, nids et reliefs monumentaux, qu’il niche aussi bien à l’intérieur des galeries qu’au coeur des villes.  Si l’on pourrait penser que le plasticien formé aux Beaux-Arts à l’université de Tokyo utilise pour ses installations des bois nobles, il n’en est rien. L’artiste façonne ses oeuvres d’art à l’aide de chutes de meubles récupérés chez Emmaüs, de bois de récupération, de cageots ou encore de débris ligneux récupérés çà et là. Des matériaux recyclés, anoblis par l’art, qui donnent à ses créations un impact environnemental très faible. 
Le travail de l’artiste qui navigue aujourd’hui entre Paris et Tokyo, commence à attirer l’attention du monde artistique dans les années 1970 avec ses créations in situ dénommées By Land. Il installe alors des cabanes en bois dans les endroits les plus inaccessibles de New York ou Tokyo, en s’emparant par exemple du Madison Square de la Grosse Pomme. Quelques années plus tard, il imagine Les chaises de traverse, un empilement gigantesque de chaises en bois, suspendues entre le sol et le plafond dans la synagogue de Delme. Tandis qu’à 35 km de là, au même instant, l’hôtel Saint-Livier de Metz se voyait lui aussi envahi par une muraille de chaises, doublant les murs et chevauchant même son enceinte. “Chacune de ces chaises est un personnage différent avec une histoire différente, c’est un peu comme si on reliait les gens entre eux à l’aide de liens en plastique et pourtant c’est très solide“, explique l’artiste dans un court-métrage de Gilles Coudert dédié à cette installation. En 2010, l’artiste voit plus grand : il pare la façade du Centre Pompidou d’une cabane, avant qu’elle ne poursuive sa course sur le chef d’oeuvre de la Renaissance de Florence, le Palazzo Strozzi. 

Des créations artistiques engagées 


Tadashi Kawamata, Wave, 2016 Installation in situ. Éléments de mobilier en bois récupérés. Vue d'exposition "Tadashi Kawamata. Under the Water - Metz", Centre Pompidou-Metz, 2016 © Tadashi Kawamata © Centre Pompidou-Metz / Photo Noémie Gotti
Mais c’est en 2011 que l’oeuvre de Tadashi Kawamata prend une nouvelle dimension. Cette année-là, le Japon est ravagé par le tsunami. “J’étais présent lors du tremblement de terre, puis je suis rentré à Paris. Les gens continuaient à faire front là-bas, à s’entraider. Je me suis demandé comment je pouvais garder un lien avec eux”, explique l’artiste dans un entretien au magazine Paris Art. Il se lance alors dans une de ses œuvres les plus emblématiques, Under the Water, une vague géante en bois qui reconstitue la lame de fond qui a ravagé les côtes de l’archipel japonais,  exposée au Centre Pompidou de Metz et à la galerie Kamel Mennour, où l’artiste est très souvent en résidence. 
La facilité aurait voulu qu’on le confine dans la catégorie des activistes. Une case dont Tadashi Kawamata tient instantanément à s’échapper, “Je ne suis pas un activiste. Je préfère seulement penser les aspects politiques et sociaux d’une façon différente.” Pas un activiste donc, pas plus qu’un artiste de Land Art, une autre étiquette apposée sur le travail de celui qui fut nommé en 2014 officier de l’Ordre des Arts et des Lettres. Ce mouvement d’art contemporain emploie certes pour ses créations des matériaux naturels, mais utilise la nature comme toile, quand Tadashi Kawamata ne jure que par l’urbain et l’espace public. 

Une oeuvre éphémère


Tadashi Kawamata Under the Water Metz 2016 Installation in situ. Eléments de mobilier en bois récupérés. Vue d'exposition Tadashi Kawamata. Under the Water Metz, Centre Pompidou-Metz 2016 © Tadashi Kawamata © Centre Pompidou-Metz Photo Noémie Gotti
L’oeuvre de Tadashi Kawamata a davantage trait à l’éphémère. Ses créations de bois monumentales et intrigantes embrassent les bâtiments le temps d’un instant. Avant que certaines d’entre elles ne soient démontées puis transformées en un nouvel élément artistique. 
Rien n’est pérenne, rien n’est permanent. Aucun matériau ne peut survivre éternellement. Tout, au contraire, est temporaire”, précise l’artiste. “C’est juste une question de temps. Même un édifice qui dure mille ans est temporaire. Rien ne résiste à l’usure du temps, pas plus les murs que les hommes.

Destruction n°32 ©Archives kamel mennour

Destruction n°20 ©Archives kamel mennour

©Photo archives kamel mennour

Voodoo Child - Lachy Doley - Live at HOTA 2020

Max von Sydow : L'Exorciste de William Friedkin, est mort

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Max von Sydow : L'Exorciste de William Friedkin, est mort - Rolling Stone



Max Von Sydow
© Etienne George/Sygma via Getty Images

L’acteur franco-suédois Max von Sydow est décédé à l’âge de 90 ans

L’Exorciste, la Corneille à trois yeux dans Games of Thrones, Lor San Tekka dans l’épisode VII de la franchise Star Wars, Le réveil de la force… L’acteur franco-suédois de légende, Max von Sydow, nous a quittés à l’âge de 90 ans.
La triste nouvelle de la mort de Von Sydow a été confirmée par sa femme, la documentaliste et productrice Catherine Brelet. Cette dernière l’a annoncée à nos confrères de Paris Match« C’est avec un cœur brisé et et une extrême douleur que nous devons annoncer le départ de Max Von Sydow, le 8 mars 2020. »
Le célèbre acteur a d’abord connu un sursaut de notoriété, lorsqu’il a joué dans le chef-d’œuvre d’Ingmar Bergman, Le Septième Sceau. Puis, sa carrière s’est élevée à l’internationale avec des rôles tels que celui du père Lankester Merrin dans L’Exorciste, en 1973.
Depuis le début des années 80, Von Sydow a enchaîné les projets et son visage, ainsi que sa voix, sont entrés dans l’imaginaire collectif. Notons d’autres films, que vous avez forcément tous déjà vu au moins une fois : DuneLes Trois Jours du Condor, La Mort en direct, Jamais plus jamais, Pelle le Conquérant, Minority Report, Shutter Island
Comme le raconte Paris Match, Max von Sydow s’était depuis longtemps installé en Provence avec Catherine Brelet. Il a eu la nationalité française en 2002 et a même été fait chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur, en 2011.

Paul Personne, personne au bout du fil

INTERVIEW – Paul Personne, personne au bout du fil


PAUL PERSONNE by Eric MARTIN
© SONY

Se frotter à un monde dans lequel il se reconnait de moins en moins, telle est l’équation que Paul Personne a cherché à résoudre avec son nouvel album. Entretien

Alors comme ça, paraîtrait que ce nouvel album ne soit que le quinzième du nom si l’on ne s’en tient qu’aux projets solo sous son nom. Franchement, on aurait pensé bien plus. Quoi qu’il en soit, pas maintenant que Paul Personne va changer son fusil d’épaule, ni sa guitare. Donc oui, comme sur pas mal des précédents, on entendra sur le “p’tit dernier” des solos qui fleurent bon son Santana de rigueur, des ambiances à nous laisser croire qu’une reformation des Doors a bien eu lieu sans que quiconque ait eu l’idée de l’ébruiter, des velléités de jam qui iraient faire tic toc à la porte des Allman Brothers.
“J’ai ce disque dur d’influences dans la tronche depuis l’adolescence, lâche notre homme. On pourrait penser que les années passant, je m’en cogne un peu plus fort qu’on le souligne. Mais je m’en suis toujours cogné ! Mélanger le blues à autre chose comme tous ces gens l’ont toujours fait est quelque chose qui m’a toujours touché. Pourquoi voudrait-on que je renie tout ça ? J’ai lu à propos de je ne sais plus quel morceau de cet album une référence à Pink Floyd. Ça me va, j’adore David Gilmour ! À sa façon lui aussi, il joue blues…”

Alors comme ça, on ne serait pas les seuls à penser que le contraste entre des textes un peu chafouins, mélancoliques à en frôler le désabusé, et un son de guitare toujours lumineux, se manifeste de manière plus évidente au fil des années, une signature qui ne dirait pas son nom, même si son nom est… Personne. Enfin, à la scène. En gros, on lui en a parlé avant nous. C’est quelqu’un qui lui a dit en quelque sorte. Quelqu’un à… Personne. Ok, on arrête là. “Ce n’est pas quelque chose que j’entretiens en tout cas, prévient-il.
En fait, je ne m’en étais jamais rendu compte avant qu’un pote m’en fasse la remarque, y compris dans le fait que ma guitare exprime des émotions, des ressentis, que ma voix ne fait pas. C’est la preuve que les deux forment une vraie complémentarité”. La guitare comme supplétif à quelqu’un qui a toujours voulu rester en retrait, qui se définit volontiers comme introverti et mal dans ses pompes ? Une chance au tirage, une chance au grattage… “De toute façon, je n’ai jamais eu tendance à déclamer, à me faire remarquer, insiste-t-il. Même sur scène ! Encore aujourd’hui, si je pouvais me cacher derrière un rideau quand je joue live, ça m’arrangerait…”

Alors comme ça, paraitrait que si cet album s’intitule Funambule, rapport au fil de la vie dont il serait facile de tomber tant les tentations sont grandes et les gens toxiques pour y aider sont nombreux, c’est avant tout son sous-titre qu’il faudrait retenir : “Tentative de survie en milieu hostile”, plus symbolique du sentiment de l’intéressé depuis l’enfance et la cour d’école.
D’où aussi la tonalité générale d’un album qui oscille entre un regard désabusé sur le monde et celui d’un homme encore en colère. Contre les politicards. Contre l’impossibilité de communiquer. Et contre l’irresponsabilité de l’être humain supposément plus intelligent que toute autre forme de vie sur une planète qu’il prend un malin plaisir – ou faussement inconscient – à détruire. “La race humaine me désole chaque jour davantage, concède-t-il. Elle me désole, me déçoit, et c’est ce qui me met en colère. Mes deux vont de pair à dire vrai”.

Alors comme ça, paraîtrait que ce bon Paulo va avoir 70 piges. En décembre pour être précis. Le 27 pour être ultra précis. De notre côté, on ne va pas se la jouer, on n’a rien vu venir. Bon, apparemment, lui non plus. Enfin, pas trop… “Ça m’inspire surtout de l’étonnement à être encore là, se marre-t-il. J’y suis arrivé alors que comme beaucoup de mômes de ma génération, être vieux, c’était loin quand on y pensait !”
En vérité, c’est le cap de la cinquantaine qu’il a mal digéré, le Paulo. depuis, il s’en fout plutôt. OK, la Les Paul, ça fait mal au dos parfois, mais ça va bien sinon : “Je me dis que tant que ça peut, on saura faire avec. Après tout, Muddy Waters et BB King ont très bien su gérer ça, non ? Ça laisse de l’espoir !”. Le tout balancé dans un grand éclat de rire, histoire de dédramatiser encore plus l’échéance si besoin en était. Bientôt 70 piges ou pas, mal à la scène et mal en ville, peut-être une petit pu trop fragile ou ni l’un ni l’autre tout à la fois, l’ami Paulo continue à tracer sa route. Comme… personne. Comme cette belle personne qu’il a toujours été, jusqu’à preuve du contraire.
Propos recueillis par Xavier Bonnet
Funambule (ou Tentative de survie en milieu hostile), le nouvel album de Paul Personne, est à découvrir par ici. Et vous pourrez retrouvez le musicien sur les routes de France aux dates ci-dessous :
05/03/2020 Saint Xandre – Agor
05/03/2020 Marseille – Le Moulin
07/03/2020 Toulouse – Le Bascala
10/03/2020 Pont l’Abbe – Le Triskell
12/03/2020 Le Mans – L’Oasis
13/03/2020 Argentan Quai des Arts
14/03/2020 Blois Théâtre Les Lobis (All That Jazz)
20/03/2020 Strasbourg – La Laiterie
21/03/2020 Besançon – La Rodia
22/03/2020 Dijon – La Vapeur
25/03/2020 Nantes Le Stereolux
27/03/2020 Paris – Olympia – date supplémentaire le 24 jui
29/03/2020 Bruxelles Le Cirque Royal
02/04/2020 Brest La Carène
04/04/2020 Lille – Casino Barrière
05/04/2020 Deauville – Casino Barrière
30/05/2020 Longlaville – Espace Jean Ferrat
31/05/2020 Gerardmer – Motordays
24/06/2020 Paris – Olympia – date supplémentaire
26/06/2020 Evreux – Rock in Evreux
28/06/2020 Tilloloy – Rock C Trop
02/07/2020 Cognac – Cognac Blues Passion
10/07/2020 Vienne – Jazz à Vienne
30/08/2020 Villars-les-Dombes – Les Musicales du Parc aux Oiseaux

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