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Entretien avec Hélène Collon, à propos de sa traduction des deux tomes de l`Exégèse de Philip K. Dick

Pouvez-vous nous raconter brièvement le parcours de ces textes réunis sous le titre d`Exégèse, de leur écriture à partir de 1974 à sa publication en français en deux tomes par les éditions Nouveaux Millénaires (2016-2017) ?

Philip K. Dick a entrepris dès mars 1974 de mettre par écrit des visions, rêves et autres expériences diverses qui devaient alimenter sa réflexion prolifique jusqu`à la fin de sa vie, survenue prématurément en 1982. Alité après une extraction dentaire sous anesthésie générale, Dick passe commande d`un antalgique à sa pharmacie habituelle, qui le lui livre à domicile. Se présente donc chez lui en ce jour de février 1974 une jeune fille (brune, évidemment) portant autour du cou un collier en or dont le pendentif représente un poisson stylisé. En ces temps de new age généralisé, cet « ichtyis » se retrouve un peu partout en Californie, sous des formes diverses. Momentanément ébloui, Dick est frappé par une subite révélation : c`est un signe (délire d`interprétation) de reconnaissance tel que celui par lequel se reconnaissaient entre eux les premiers chrétiens, au temps où ils étaient persécutés à et par Rome. de plus, en retournant se coucher Dick est frappé par un rayon de lumière rose. Son épouse, qui était présente, dit qu`un autocollant (en forme de poisson rose, donc) était collé sur la vitre de la fenêtre de salon. À nouveau ébloui Dick verra des phénomènes lumineux pendant plusieurs heures sur les murs de sa chambre (phosphènes). de tout ceci il tire des interprétations à la mesure de ses prédispositions, de ses attentes et de son imagination… C`est le début d`une abondante série de manifestations qu`il tentera d`élucider et dont il se servira pour bâtir son univers…

Ces fragments de ce que Philip K. Dick lui-même appelait son « Exégèse » ont été réunis en un tome, pour l`édition US, par de fins connaisseurs de son oeuvre qui n`en n`ont gardé qu`environ un dixième, en laissant de côté les passages répétitifs ou par trop obscurs. Les Éditions J`ai Lu ont décidé de faire traduire cette somme pour compléter leur entreprise de retraduction des romans de Dick, à laquelle il faut ajouter la traduction (par moi-même) d`un roman de jeunesse resté inédit : Ô Nation sans pudeur.


Vous traduisez Dick depuis 1994, et êtes aujourd`hui reconnue comme l`une des grandes spécialistes mondiales de cet auteur. Comment avez-vous été contaminée ?

Je suis très loin d`être une grande spécialiste, et encore moins mondiale, j`insiste vraiment BEAUCOUP là-dessus. En effet, je suis avant tout une traductrice. Il est vrai que j`ai réuni dans les années 1990 une anthologie de textes critiques sur Philip K. Dick (Le Kalédickoscope, aux Éditions Encrage/Belles Lettres), et que les éditions Denoël m`ont ensuite confié la tâche de moderniser et harmoniser les traductions des quelque 130 nouvelles de Dick, mais il existe ne serait-ce qu`en France un grand nombre de personnes ayant développé une réflexion très avancée sur cet auteur.

J`ai été « contaminée » comme bien des lecteurs non seulement de Dick mais de SF en découvrant les grands auteurs du genre à la bibliothèque voisine. Mon intérêt s`est ensuite poursuivi par des travaux universitaires et, on l`a vu, éditoriaux.


Dans quel état d`esprit rédige-t-il ces 8 000 feuillets, réduits à 900 dans l`édition américaine de Pamela Jackson et Jonathan Lethem, que la traduction française reprend ?

Fébrile ! Dick sort alors d`une période très difficile qui a duré plusieurs années et a été marquée par de nombreux coups durs (divorce, cambriolage, hospitalisations dues à une hypertension majeure, tentatives de suicide, errance, brefs internements à sa demande) logiquement marquée par un épisode dépressif sévère tel qu`il en aura connus toute sa vie. Il entre dans une période exaltée, voire une phase maniaque, déclenchée par une série d`incidents auxquels il accordera une importance immense et donnera des interprétations diverses au fil des huit années suivantes.


Dans son livre Traum : Philip K. Dick, le martyre onirique, Aurélien Lemant postule qu`au fond, « la question n`est plus de savoir si Dick a vu quelque chose. Il faut à présent se demander si les informations que cet homme disait recevoir n`étaient autres que le film interdit de nos vies oubliées… » A votre avis, l`Exégèse répond-elle en partie à cette question ? Y a-t-il dans ces lignes des intuitions qui vous semblent pertinentes pour tout lecteur ?

Cette citation (de même que le reste de l`ouvrage, je dois dire) ne me parle pas du tout. Désolée ! Ma position est la suivante (pour résumer) : Dick était ce qu`on appellerait aujourd`hui « bipolaire », et ce depuis son jeune âge. Quelle que soit l`origine de sa personnalité troublée (qu`on pourrait aller par exemple chercher du côté de ses parents et même de sa famille au sens plus large), cela ne doit pas nous empêcher de prendre la mesure de son génie. Son imagination (les cinéastes ne s`y sont pas trompés), son érudition, son talent étaient immenses ; son oeuvre de fiction nous en donne un aperçu, l`Exégèse nous en fournit un autre. Sa quête apparaît, dans ce corpus théologico-philosophique ardu, sous un aspect encore plus émouvant. Mais il y aurait encore bien des choses à en dire…


Après plus de 20 ans de traduction de cet auteur, dont 5 années consacrées à ces 900 feuillets de l`Exégèse, quel regard portez-vous aujourd`hui sur Philip K. Dick ? Vous avez sans doute eu l`impression parfois d`habiter son cerveau…

Outre mes propos ci-dessus, je dirais que l`Exégèse apporte un éclairage extrêmement précieux certes sur l`auteur (mais faut-il nécessairement tout savoir de l`auteur ?), mais surtout sur l`oeuvre, les thèmes et obsessions qui la traversent. Elle devrait également permettre de tordre définitivement le cou aux clichés absurdes qui collent à la peau de Dick depuis des années, et que vous ne m`en voudrez pas de ne pas perpétuer ici…

Lorsqu`on traduit un texte pareil, démesuré tant par le volume que par les ambitions et le nombre d`angles, de sources abordées, on n`en ressort pas indemne, en effet ! On fait parfois des cauchemars… Mais j`ai surtout énormément appris grâce à cet insatiable autodickdacte qu`était Dick…


Selon vous, qu`aurait pensé Dick de cette publication ? Et peut-on finalement la considérer – malgré son caractère forcément parcellaire, parfois décousu – comme son grand oeuvre ?

On ne saura jamais avec certitude si, à la fin de sa vie, Dick pensait ou non que son Exégèse serait un jour publiée, fût-ce malgré lui. Les avis divergent. Pour moi, il est impossible qu`il n`ait pas imaginé cette possibilité ; ce serait faire insulte à son intelligence que de soutenir le contraire. Mais il était avant tout romancier (ou « philosophe romanceur », comme il l`a dit lui-même) ; il en a donc transposé certains éléments dans ses quatre derniers romans et aurait certainement poursuivi cette démarche avec celui qu`il envisageait au moment de sa mort. Peut-être aurait-il aussi autorisé la publication de morceaux choisis (par lui) ? 

Les derniers passages de l`Exégèse permettent de penser qui Dick croit avoir un message à transmettre. N`étant pas du genre à se laisser intimider par des choses aussi triviales que la chronologie ou la causalité, il décèle rétrospectivement ce message dans certaines de ses oeuvres antérieures… Comme on l`a vu, il aurait sans doute préféré « romancer » pour mieux le faire passer.


Avez-vous vu le dernier film inspiré d`un livre de Dick, Blade Runner 2049. Si oui, qu`en avez-vous pensé ? Y a-t-il une adaptation au cinéma d`une de ses oeuvres qui vous tient particulièrement à coeur ?

Oui, trois fois… Il me semble que ce film d`une grande beauté formelle, très intelligent et très cultivé, aborde tous les thèmes qui lui tenaient à coeur (mais pas d`une manière « dickienne » - plutôt d`une manière « villeneuvienne » !). Je n`y vois pas pour autant une « adaptation », car il ne reste rien des Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? d’un point de vue strictement narratif (sur ce plan, il n’en restait déjà pas grand-chose dans Blade Runner). Ses interrogations sur l’identité, l’illusion, l’empathie, ainsi que son message écologique sont présents. La poésie est également là, mais pour être véritablement « dickiens », il manque à ces deux films la dimension transcendante qui court tout au long de l’œuvre de l’auteur. Autrement dit : « Et Dieu dans tout ça ? » ! 

Découvrez les deux tomes de l`Exégèse de Philip K. Dick , traduite par Hélène Collon aux éditions Nouveaux Millénaires/J`ai Lu :




Entretien réalisé par Nicolas Hecht.

HALL BLUES CLUB: Steve "Big Man" CLAYTON (UK) au Hall Blues Club


Steve Clayton, né en 1962 à Birmingham (GB), commence à s'intéresser à la musique dès l'âge de 10 ans.
Son père lui achète un vieux piano et le petit Steve prend ses premières leçons.
Après 5 ans d'études musicales, son professeur compose pour lui un blues qu'il doit étudier.
Ces rythmes , ces sons, sont une révélation pour le jeune Steve qui, jusqu'alors, ne connaissait que le piano classique.
Sa collection de disques augmente très rapidement. Il consacre tout son argent de poche à l'achat des disques de Cow Cow Davenport, Albert Ammons et Memphis Slim. A partir de ce moment là, il n'étudie plus la musique classique, préférant reproduire ce qu'il entend.
Après sa formation scolaire, il joue dans plusieurs groupes de blues et peut y parfaire ses talents.
Peu de temps après, on le surnomme "The Ivory Maradona" ou "The Big Man of Boogie Woogie" et on lui demande d'accompagner au piano des musiciens légendaires comme Louisiana Red, Shuggy Otis et Carey Bell pendant des tournées en Europe.
Il prend part aussi à la production des CD d'autres musiciens. On peut l'entendre entre autresur le CD d'Otis Grand
"He knows the Blues"
, récompensé d'un prix du Jazz.

Son travail au piano l'amène logiquement à apprendre à chanter et, finalement, à écrire et composer ses propres chansons, enregistrant son premier album "Can't stop the Boogie" en 1991.
En 1993, la maison de disque Hot Fox l'envoie à Chicago pour y enregistrer son deuxième opus "I got a right" avec les légendes du jazz S.P. Leary et Lester "Mad Dog" Davenport.
S'ensuivent 7 albums à son actif, dont le dernier "Homecoming" en 2014.
Il est nommé meilleur pianiste en Angleterre par la "British Blues Connection" en 1995, 1996 et 1998, année durant laquelle il s'installe en Allemagne où il lui faut peu de temps pour y être remarqué. En 2001, il reçoit le prix "Kupferle" de la région sud de l'Allemagne et en 2015 le prix "German Boogie Woogie Award Pinetops".
Cela fait désormais plus de 30 ans que
Steve "Big Man" Clayton
chante et joue parmi les plus grands, transformant un style traditionnel en une note très personnelle.
Un style unique !


Plus d'infos
:
http://www.steve-bigman-clayton.com Line up : Steve Clayton (piano, chant), Pascal Fouquet (guitare), Fred Jouglas (basse) et Pascal Delmas (batterie)
______________________________________
Billetterie sur place dès 20h30
Tarifs : 10 euros (adhérents HBC)  / 15 euros (non-adhérents)
HALL BLUES CLUB
 - Caveau de la Passerelle - Rue de la Tour - Virieu - 42410 - Pélussin
A diffuser sans modération !

Une série sur la vie mouvementée d'Hunter S. Thompson en préparation


actualitte.com

Hunter S. Thompson, le grand maître du journalisme gonzo, auteur de Las Vegas Parano et de centaines d'articles pour différentes publications américaines, fera l'objet d'une série, actuellement en développement du côté de MGM Television. Intitulée Fear and Loathing, en référence au titre original de Las Vegas Parano et à une des expressions préférées de Thompson, la série sera prise en main par le scénariste chevronné Davey Holmes.


Hunter S. Thompson via Rene Engstrom Hunter S. Thompson par Rene Engstrom (Rick Marshall, CC BY 2.0)
    Utilisée dès son premier article vraiment marquant, The Kentucky Derby Is Decadent and Depraved, publié en 1970 dans Scanlan's Monthly, l'expression « fear and loathing », qui se traduit par « peur et aversion » ou « peur et parano », a ensuite nourri toute l'œuvre de Thompson. Critique acerbe, caricaturiste, analyste désabusé de la politique et des politiques, Thompson a appliqué cette expression comme un point de vue pour ses articles et ouvrages ultérieurs.
Davey Holmes, scénariste, dramaturge et producteur, s'appliquera à rendre toute cette parano et l'insolite vie d'Hunter S. Thompson dans une série pour MGM Television. Holmes a déjà signé les séries En analysePushing Daisies ou encore Damages, et a dernièrement crée la série Get Shorty, inspirée du livre du même titre d'Elmore Leonard, traduit en français sous le titre ZigZag Movie par Michel Lebrun.
Ce projet est le premier d'une collaboration exclusive entre Davey Holmes et MGM Television, la chaîne souhaitant se rapprocher des créateurs et scénaristes de séries. L'adaptation de Get Shorty par Holmes a été très bien accueillie sur la chaîne Epix, qui n'est pourtant pas réputée pour ses créations originales.
Outre ses articles et son roman Las Vegas Parano, qui fournissent déjà une certaine matière à épisodes, Hunter S. Thompson a notamment fait parler de lui pour un reportage en immersion chez les Hell's Angels, un compte-rendu très précis de la campagne présidentielle de 1972 aux États-Unis, ou encore pour avoir joué au golf-trap avec Bill Murray entre autres. Une vie mouvementée qui s'est d'ailleurs terminée par la pulvérisation des cendres de Thompson depuis un canon payé par l'acteur Johnny Depp...
Les écrits d'Hunter S. Thompson ont déjà connu plusieurs adaptations, dont Las Vegas Parano de Terry Gilliam, en 1998, avec Johnny Depp et Benicio Del Toro, mais aussi Where the Buffalo Roam d'Art Linson en 1980 avec Bill Murray ou plus récemment Rhum Express, de Bruce Robinson, à nouveau avec Johnny Depp.

Il sera bientôt possible de fumer la weed personnelle de Hunter S. Thompson

Aucune date de diffusion n'a encore été communiquée pour Fear and Loathing.

via The Hollywood Reporter

Gary Clark Jr. - 12 Bar Blues-Jam @Jam'in'Berlin


Fats Domino - ( You Win Again chords ) partition


 
You Win Again:Fats Domino.
#22 on BB Hot 100 on IMPERIAL
Records in 1962.
( He sang only the first verse and 
  x2 the chorus.)

#1.
E                         A
The news is out, all over town.
A                E                  B
That you've been seen, out runnin' around.
B           E                    A
I know that I, should leave, but then..
             E        B        E
I just can't g.o.o.o, you win again.

CHORUS:
E             A                E
This heart of mine could never see,
E                        B
what everybody knew, but me.
B             E                 A
Just trusting you, was my great sin.
A          E   B        E
What can I do, you win again.

CHORUS:
E             A                E
This heart of mine could never see,
E                        B
what everybody knew, but me.
B             E                 A
Just trusting you, was my great sin.
A          E   B        E
What can I do, you win again.

OUTRO:
B        E
You win again..(x4)(Fade.)


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