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Punk slovène not dead


lecourrierplus.fr

Alerte rouge: Punk slovène not dead !


 

Alerte rouge, tomaz Lavric TBC. Editions Ça et Là, 96 pages, 16 euros.

Alerte rouge est dans la sélection officielle “patrimoine” du Festival d’Angoulême 2020. Et c’est effectivement une page d’histoire méconnue que Tomaz Lavric (alias TBC) évoque. Une triple page même, celle de la fin du régime soviétique à l’Est, celle de la vague punk et celle de sa première bande dessinée, publiée originellement en 1996, le tout résumé en une formule : “L’anarchie au temps du communisme“, ainsi que le résume l’auteur de Fables de Bosnie dans sa préface.
Dans ce récit semi-autobiographique, Tomaz Lavric fait revivre la scène alternative yougoslave du début des années 1980. Alors que le rock reprend une vraie couleur contestataire en franchissant le rideau de fer, il connaît donc une ébullition à Ljubljana à travers divers groupes, dont “Alerte rouge”, le combo lycéen de “La Taupe”. Vingt ans plus tard, devenu graphiste et paisible père de famille, l’ancien batteur punk croise son ancien pote Mike, devenu patron d’une société de courtage. Occasion de se remémorer le bon vieux temps et la naissance, très anarchique, de leur groupe, la découverte fulgurante des Clash qui les pousse à devenir punks, les premiers concerts galère et divers épisodes plus ou moins cocasses ou dramatiques.
Dans un va-et-vient habilement géré, porté par un dessin en noir et blanc énergique, Lavric restitue avec une nostalgie mêlée d’humour – et un poil d’ironie satirique – sa jeunesse et l’évolution et les désillusions enregistrées vingt ans plus tard. Notamment les séquelles de la guerre dans l’ex-Yougoslavie, même si la Slovénie n’a été qu’effeurée par le conflit, transformant un ex-anarchiste virant skinhead en futur milicien puis en militant d’une formation nationaliste. Youri, “la Taupe”, résiste, lui, à ce glissement et non sans quelque difficulté, “crie vengeance contre les sombres traîtres à nos idéaux de jeunesse“. Punk pas totalement dead !




Popa Chubby est prêt à sauver le monde



Avec son nouvel album, Popa Chubby est prêt à sauver le monde


Popa Chubby
© DR

Le cadeau de Popa Chubby pour la Saint-Valentin ? It’s a mighty hard road ! Popa Chubby est de retour cette année avec un nouvel album, prévu donc pour le mois de février. Sa route a croisé la notre 

Voix massive, riffs imposants, rythmes ravageurs… et, immuable, cette joie de jouer, même à près de 30 albums au compteur. En ces temps moroses, on est heureux de retrouver le guitariste Popa Chubby en forme olympique, deux ans seulement après avoir sorti Two Dogs, et de retour au sein de son label de référence, Dixiefrog. En résulte 15 pistes électrifiantes. Il faut dire qu’il n’a pas eu le temps de refroidir ses ardeurs : « J’ai enchaîné 500 concerts, d’une côte à l’autre aux Etats-Unis, j’ai sorti un best of et acheté une belle brochette de guitares. Ah oui, et je suis aussi tombé amoureux de mon meilleur disque ! » It’s a mighty hard road, donc, qui s’ouvre avec l’étonnant « The Flavor is in the fat » : « La saveur est dans le gras ».
Car à l’origine, Ted Horowitz, l’un des guitaristes les plus passionnés et fétichistes du monde, voulait rendre hommage à sa seconde passion : la cuisine ! Et puis finalement, au fil des démos, il s’est à nouveau laissé prendre par le démon du blues. C’est ce qui arrive quand on écoute en boucle Bo Diddley, Chuck Berry, Howling Wolf ou Dolomite ! Écrit et enregistré en 14 mois environ, le disque est né sur un souhait très simple : synthétiser ce qu’il pouvait faire de mieux. Ne dépassant guère les quatre minutes, chaque piste vibre d’une énergie difficilement contenue, rageuse parfois, enthousiaste souvent, dans tous les cas sincère. Son objectif : « Traiter chaque chanson comme un single ! Cultiver mon propre blues, ma propre vérité, ma propre histoire, sinon c’est faux. Je déteste mentir. Je n’ai pas le temps pour ça, ni l’envie. C’est ce que je raconte dans le morceau ‘The Beast of the East is Back’»  Son énergie, il la trouve dans le tai chi et dans le fameux credo « sex, drogue et rock’n’roll » : « ah, je suis béni là-dessus, c’est clair. Mais parfois, ça fait mal. Un champion doit endurer un peu de douleur pour connaître la gloire. »

L’amour, l’amour… 

Ne nous fions pas à son humour potache, Popa Chubby est un homme engagé, qui voit d’un mauvais œil les dérives de l’Amérique. Lui qui n’avait pas hésité à s’exprimer sur le 11 Septembre mais aussi les attentats français de 2015 sait que la violence peut surgir à n’importe quel moment, et que les manipulations médiatiques et gouvernementales peuvent être de lourds (et dangereux) fardeaux. Rappelant que son pays doit rester une terre de libertés où tout peut être possible, It’s a mighty hard road exprime sa « rage politique face aux courants actuels du fascisme et du racisme », comme en témoigne « Enough is Enough ». La solution ? L’amour, encore et toujours, qu’on entend dans les ballades empreintes de soul ou de psyché, « Let Love Free the Day » et « The Best is yet to Come ». Et si Ted Horowitz n’était pas devenu Popa Chubby, qu’aurait-il fait ? Dans tous les cas, il aurait maîtrisé la situation : « J’aurais été un guérisseur d’un genre ou d’un autre, un gangster c’est certain, un chef de bande, un bagarreur peut-être » ? A la place, il a préféré s’attaquer à sa guitare… ouf !
Its A Mighty Hard Road, le nouvel album de Popa Chubby, attendu dans les bacs le 14 février (via Dixiefrog). Il sera en concert le 2 février à Lille et le 11 octobre prochain à Paris, l’Olympia. Toute les infos à retrouver par ici.
Sophie Rosemont

la Mother Road, Arizona


Culture

Freewheelin’ Zégut, épisode 9 : la Mother Road, Arizona



Zegut
© Francis Zegut / Vous aimez la poussière, les hautes températures et les vieilles bagnoles ? Il y a tout cela et plus encore du côté de Phoenix

Nouvelle épisode : Francis Zegut poursuit ses pérégrinations sur la Mother Road. Et qui dit route dit voitures. Arrêt au stand à Seligman, Arizona

Comme son prénom l’indique, Angel Delgadillo est “L’Ange gardien de la Route 66 », il est propriétaire de plusieurs petits commerces à Seligman. Il a fondé l’Historic Route 66 Association d’Arizona en 1987, on lui doit le marquage sur l’asphalte du « Historic Route 66 » photographié par des millions de voyageurs. Angel est barbier depuis 1950, mais depuis quelques années son shop est devenu un petit musée, recouvert de cartes de visite du monde entier. Angel a 92 ans, il reprend bien volontiers sa guitare électrique pour jouer quelques morceaux avec ses vieux potes dans le Delgadillo’s Snow Cat Drive-In, le restaurant de Juan, son regretté frère.
Tous les premiers weekends du mois de mai se tient à Seligman le Fun Run, nous nous y sommes arrêtés lors de la 36ème édition.  D’ordinaire cette bourgade est un p’tit bled assez désert, hormis quelques boutiques de souvenirs, mais lors du Fun Run, tout change, un tour de magie transforme une main street très paisible, en parade de classic cars, muscle cars et toutes sortes de véhicules des années 1920 à fin 1960.
Quel bonheur pour les amateurs de déambuler et d’admirer ses Corvette 61 et 62 restaurées concours ! Entre passionnés le contact s’établit rapidement, les propriétaires de ces belles nous invitent à nous mettre à leur volant : « Mon Dieu quelle sensation ! J’ai 66 ans et je suis assis dans une ‘Vette 61 sur la 66 en Arizona ! Ce souvenir, je l’emmène avec moi jusqu’au bout ! ».
Je m’arrête à chaque voiture, mon ice cream dégouline, et la musique est partout, tient Jackie Brenston & The Delta Cats : Rocket 88, ce titre parle de l’Oldsmobile 88, et est sorti en 1951, dites-moi ça ne serait pas le premier Rock N Roll ? Prochain stop, un hotrod des années 30, Tom, son propriétaire, jeans, chemise rouge, santiags, Stetson l’a construit lui-même. En faisant le tour, on se rend bien compte que son engin est introuvable dans une concession, il a dû passer des heures et des heures sur le bestiau. Tom a 82 ans, il parle le texan, mais je comprends qu’il m’autorise lui aussi à m’installer au volant, I’m Happy… Sur un poste à lampes, Jan and Dean’s nous chantent l’histoire d’une course entre une Corvette Stingray et une Jaguar XKE qui se termine en « Dead Man’s Curve ». Oh ! Une Studebaker Coupé californienne de 1937 !
Aux US, en matière d’automobile tout est permis, une culture, une liberté. Ernie Adams est un de ces innombrables exemples, il a une marque Dwarf, ce qui veut dire nain en français, il construit de ses propres mains des modèles à échelle réduite, il en avait amené quelques-unes au Fun Run, je mesure 1m70, faites le calcul…
L’Amérique célèbre dans tous les états le cheval, le train, la voiture, les moyens de locomotion qui ont permis à des hommes de fonder ce pays, je vous laisse une liste d’histoires musicales automobiles plus ou moins rock n roll, et vous donne rendez vous le mois prochain en Californie.
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© Francis Zegut


À lire avec la playlist Rollin’ ByZegut, disponible ici et sur Soundsgood :

le dernier concert des Beatles

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Flashback : 30 janvier 1969, le dernier concert des Beatles - Rolling Stone



Beatles
© Getty Images

Le 30 janvier 1969, les Beatles montent sur le toit d’Apple Records, à Londres pour donner un concert qui restera dans les mémoires… Même pour ceux qui n’y ont jamais assisté !

Cet après-midi de janvier, dans un froid relatif et en montant sur le toit de l’immeuble qui abrite le siège d’Apple, leur label, pour leur dernier concert en public, les Beatles prennent conscience qu’ils viennent d’atteindre la fin de leur voyage rock. Dans les coulisses, il est évident que les Fab Four ont atteint un point de non retour. Ils s’accordent cependant sur la nécessité d’une « dernière fois », et veulent écrire le dernier chapitre de l’histoire de la Beatlemania. Et leurs désirs reflètent leurs personnalités. Pour Paul McCartney, la meilleure chose à faire était de revenir à leurs tout débuts, au Cavern Club, et ainsi clore définitivement le cercle magique de leur histoire. John Lennon voulait élargir les perspectives, étonner et provoquer, comme toujours : il penche pour l’Afrique, avec peut-être un concert dans le désert, afin de souligner toute la distance existant entre leur musique et le simple divertissement. Ringo pense rationnel : peut-être un concert à Londres, peut-être en tête d’affiche d’un festival. Pour George Harrison, cependant, rien de tout cela importe : la musique est pour lui, à cette époque, un voyage intérieur et l’afficher publiquement n’est pas la chose la plus importante.
En fin de compte, la réponse se trouvera juste au-dessus de leur tête. Ils montent sur le toit de l’immeuble situé au 3, Savile Row, près de Piccadilly Circus. Et, se propulsent par ce set mythique, directement dans l’histoire. Ce concert de 42 minutes, en plein après-midi, sans se donner la peine d’avertir qui que ce soit, caractérisent au mieux le côté surprenant des Fab Four. Paul et Ringo arrivent en premier, suivi de près par John et George. Tout est prêt ; ils n’ont même pas besoin d’accorder leurs instruments. Ils débutent le set par « Get Back », avec Paul au micro. L’événement est filmé et tous les aspects de la production ont été étudiés dans les moindres détails. Après le premier refrain, la séquence est entièrement consacrée aux passant, regards pointés vers le ciel et sur les visages des Londoniens, en contrebas de l’immeuble. « Les Beatles! » peut-on lire sur les lèvres d’une femme située dans l’immeuble d’en face, fascinée par le spectacle qu’elle regarde avec les yeux grands ouverts. Intrigués par le bruit venu du sommet de l’immeuble, une foule commence même à se former. Internet est encore une fiction à l’époque, mais l’info est transmise est transmise en temps réel. Et la foule de s’agrandir.
Puis le groupe enchaine sur leur deuxième titre : « Don’t Let Me Down ». Leur manière de l’interpréter ressemble presque à une demande : « Merci de ne pas nous jetez du toit ». La voix de Lennon n’a jamais été aussi claire et puissante. Tous ceux qui rêvent de pénétrer les arcanes mystérieuses de la musique, dans sa capacité à agir sur le passage du temps, se doivent de les regarder jouer cette chanson. Les regards complices de Paul et John semblent briser la distance et la tension qui existe aussi entre eux. Billy Preston était également là, affairé à son clavier. Puis la police intervient. Scotland Yard ordonne d’interrompre immédiatement ce « concert horrible ». Les Fab Four s’arrêtent. John s’approchera une dernière fois du micro et dira : « Merci à tous … J’espère que nous avons réussi notre audition. »
Belkacem Bahlouli

Les 10 BD les plus populaires de 2019

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Les 10 BD les plus populaires de 2019


Alors que le Festival d’Angoulême bat son plein et vient de sacrer Emmanuel Guibert, Grand Prix 2020, nous vous proposons de découvrir les 10 albums de BD les plus populaires sur Babelio ! Attention, on parle de BD mais le manga occupe également une belle place dans notre classement où l’on retrouve un panorama assez diversifié de la bande dessinée : figures immortelles du franco-belge, one-shots, adaptations de romans, et nouvelles séries peuplent ce top 2019. Comme toujours, l’album le plus populaire se trouve en fin de liste.
Sans vous dévoiler l’ensemble du contenu de notre classement, on peut d’ores et déjà vous dire que l’aventure, intérieure ou extérieure, est au cœur de celui-ci. Il vous fera prendre la mer, boire la tasse, rejoindre la terre, partir en campagne (militaire ?), en colonie de vacances, voire, carrément, en direction de la capitale des livres (!). Vous n’aurez décidément pas un moment pour souffler.
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10. In waves de Aj Dungo
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Récent lauréat du prix BD Fnac France-Inter, In waves est un album très personnel de Aj Dungo publié chez Casterman. L’illustrateur américain, qui signe ici son premier roman graphique, y raconte en effet le combat d’une amie contre le cancer. Un combat qu’il a parfois mené à ses côtés mais qui n’est pas le seul sujet du livre. Aj Dungo retrace également en parallèle l’histoire du surf et le destin de deux de ses plus illustres figures : l’emblématique surfeur Duke Kahanamoku qui popularisa la pratique du surf auprès du grand public mais aussi Tom Blake, un touche-à-tout de génie qui modifia les planches pour transformer en profondeur ce sport et le rendre plus accessible.

9782203192393_4.jpgC’est ce double récit qui est au cœur de cet album à la fois émouvant et très instructif. “C’est une histoire dramatique, intime et légère, chronique Fransoaz. L’ondulé des vagues et les couleurs bleues des planches (il y a la planche et les planches) donnent de l’élégance et de l’agilité aux semelles de plomb de la maladie.” Fannyvincent a également été séduite : “Les couleurs sont d’une grande douceur. Cette oeuvre répond à une promesse faite à Kristen, celle de raconter leur histoire. Nul doute que la lecture de ce récit autobiographique, si plein de sensibilité et de pudeur, vous touchera également…”

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9. Le Retour à la terre, tome 6 : Les Métamorphoses de Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet
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Il y a 15 ans de cela, Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet alliaient leur plume et leur pinceau pour produire le premier tome d’une série qui marquerait le monde de la bande dessinée humoristique. Le Retour à la terre, c’est la chronique d’un citadin qui découvre, enfin, « les joies de la campagne, des petites fleurs, des bébêtes qui montent qui montent, et tout et tout… ». Après une absence de 11 ans, les deux artistes ont finalement publié, en 2019, toujours chez Dargaud, ce sixième tome très attendu.

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L’utilisateur jamiK s’interroge sur ce retour aux planches : « Était-ce bien la peine de reprendre une série laissée en suspens depuis 11 longues années ? Et bien la réponse, c’est OUI ! » La qualité des débuts est toujours au rendez-vous et n’a pas fini d’enthousiasmer les lecteurs : « C’est toujours aussi drôle, frais, fin et subtil avec de grands moments d’humour. Ça valait le coup d’attendre 11 ans. »
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8. Un été d’enfer de Véra Brosgol

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Vera Brosgol est une habituée des récits pour la jeunesse. Dans Le fantôme d’Anya (Alter Comics), réédité sous le titre La Vie hantée d’Anya chez Rue de Sèvres, elle évoquait déjà la tourmente inhérente à l’âge transitoire qu’est l’adolescence : le doute, la confiance en soi, la relation avec les autres… Dans Un été d’enfer !, qui a connu un joli succès l’an dernier, l’auteure passe au crible les nombreux archétypes qui font des colonies de vacances cet espace glorieux – ou l’enfer sur Terre, au choix.
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Un axe particulièrement évocateur pour orbe, qui cite les aspects intéressants de cet album représentatif de l’adolescence : « Feu de camp, toilettes sèches, défis, randonnées, cuisine… Le lecteur retrouve l’ensemble de ce qui fait, ou non, le charme d’une colonie. Une bande dessinée au format roman qui raconte l’expérience malheureuse et les difficultés à se faire des amis. »
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7. La fille dans l’écran de Lou Lubie et Manon Desveaux

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L’une est française, l’autre canadienne. On pourrait vous décrire là un simple synopsis, mais que nenni : Lou Lubie et Manon Desveaux sont bien les auteures et illustratrices de La Fille dans l’écran (Marabulles), un roman graphique né de la collaboration franco-canadienne entre deux artistes émergentes. Cet album, qui fait habilement écho à son procédé de réalisation en deux temps, aborde tout en délicatesse la force de l’amour et des liens humains à l’ère du numérique.
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Cette histoire originale et moderne n’a, en effet, pas manqué de vous émouvoir, comme en témoigne LePamplemousse dans sa critique : « J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée qui n’est jamais mièvre, mais qui montre l’évolution des sentiments de deux personnes qui ne se connaissent pas et vont se dévoiler sous nos yeux, avec générosité et pudeur. Une très belle histoire, dans l’air du temps, pleine d’optimisme et de fraîcheur. »
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6. Le Château des animaux, tome 1 : Miss Bengalore de Xavier Dorison et Félix Delep
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Très inspiré par la La Ferme des animaux mais aussi par des actions de la désobéissance civile chère à Henry-David Thoreau, le très productif Xavier Dorison propose dans Le Château des animaux (Casterman) une fable puissante et intemporelle. Les humains ont quitté la ferme, laissant tous les animaux se débrouiller. Ce n’est que le début d’une nouvelle ère de servitude pour les animaux soumis à la loi du plus fort. A moins qu’une vague de protestation, non-violente, vienne changer les choses ?
Si le scénariste Xavier Dorison est bien connu des amoureux du neuvième art (Long John Silver, Undertaker, Le Troisième testament), il est ici accompagné  d’un dessinateur dont on découvre le travail pour la première fois : Félix Delep, un spécialiste du trait animalier.

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Les lecteurs ont apprécié cet hommage au roman de
George Orwell. Cela a parfaitement fonctionné pour Pixie-Flore : « Les scènes sont intenses : la cruauté et la peur règnent et nous révoltent. Les graphismes sont fins, les propos sous-jacents aussi.” C’est également l’avis de Bleuchocolat : “Les dessins sont splendides, les animaux sont très expressifs et derrière eux, ce sont bien les comportements humains qui sont évoqués. Une lecture complémentaire que je ne manquerai pas de conseiller à mes élèves après l’étude de La Ferme des animaux.

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5. Le Patient de Timothé Le Boucher
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Après
Ces jours qui disparaissent, roman graphique troublant au succès retentissant, Timothé Le Boucher a fait cette année son grand retour aux éditions Glénat avec un récit psychologique aux allures de thriller hitchcockien. Le Patient, ouvrage de près de 300 pages, aborde des thèmes chers à l’auteur : la quête identitaire, le rapport au monde et à l’autre, la réalité.

patient2.jpgSelon marina53, le roman graphique est une réussite sur tous les plans : « Ce thriller psychologique, rondement mené et captivant de bout en bout, nous entraîne dans les tréfonds de la mémoire. Outre un scénario parfaitement maîtrisé et huilé, des descriptions approfondies des relations humaines et des personnages minutieusement fouillés et explorés, Timothé le Boucher, en manipulateur diabolique, sème le trouble, parfois le doute, dans l’esprit du lecteur. »
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4. Magus of the Library, tome 1 de Mitsu Izuma
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Dessinatrice du shonen
Ano Hana (Panini) depuis 2012, l’auteure et illustratrice japonaise Mitsu Izuma connaît son premier succès en scénarisant Magus of the Library (Ki-oon), dont le premier tome a fait son apparition rayon manga en mars 2019. Véritable ode à la lecture, cet ouvrage retrace les aventures de Shio, jeune lecteur qui a pour projet utopique de partir pour la capitale des livres… Amorce d’une série prometteuse, ce premier tome a récolté une note moyenne de 4,28/5 sur Babelio, le plaçant dans vos favoris de l’année 2019.

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C’est un carton plein pour Kmye, qui estime que le manga traite très justement d’une réalité sociale qui parlera à tous les amoureux du livre : « Magus of the Library est une claque visuelle avec des dessins et détails de folie doublée d’un démarrage narratif maîtrisé. »

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3. Nymphéas noirs de Didier Cassegrain et Fred Duval
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Joli succès de librairie, coup de cœur de beaucoup d’amateurs de polars et roman auquel Michel Bussi est lui-même très attaché (il nous l’avait confié lors d’une rencontre chez Babelio), Nymphéas Noir (Presses de la Cité) a connu une seconde vie non pas au cinéma ou à la télévision, comme d’autres romans de l’écrivain normand, mais en bande dessinée. Un choix original et sans doute risqué tant le cadre est important dans le récit. L’action se situe en effet à Giverny, le village de Claude Monet. Comment reproduire en dessins cette atmosphère impressionniste sans imiter le peintre ? Comment ne pas déflorer l’incroyable twist de l’intrigue machiavélique mise en place par Michel Bussi ? C’est le pari réussi par Didier Cassegrain au dessin et par Fred Duval au scénario. Une adaptation respectueuse du livre de Michel Bussi que l’éditeur de la BD, Dupuis, présente d’ailleurs comme un hommage. 
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Les lecteurs ont été conquis, qu’ils soient déjà lecteurs du roman comme The Wind : “J’avais beaucoup aimé le roman de Bussi dont la fin m’avait vraiment étonnée. J’ai tout autant aimé cette BD. Je l’ai aimé pour son ambiance à la Giverny, sa lumière, ses couleurs pastel” ; ou qu’ils découvrent l’histoire tel JamiK : “la qualité de l’intrigue policière, servie par une atmosphère dense et riche font qu’il s’agit là d’une bande dessinée de grande qualité, passionnante et belle”.
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2. Les Indes fourbes de Alain Ayroles et Juanjo Guarnido
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C’était un projet fou, presque picaresque en lui-même. On parle là de près de 10 années de travail au scénario et au dessin, 150 pages remplies de bruit et de fureur qui font voyager le lecteur de l’Espagne jusqu’à ces Indes occidentales un brin fantasmées du siècle d’or. On parle aussi de plus de 100 000 exemplaires vendus et d’une BD qui fait l’unanimité sur Babelio avec une moyenne de 4,47/5, l’une des meilleures de notre classement.

Au scénario (bien plus retors qu’il n’y paraît à première vue), Alain Ayroles, déjà scénariste d’une saga culte très appréciée des lecteurs : De cape de et crocs. Il nous avait d’ailleurs accordé un entretien il y a quelques années pour la sortie du tome 11 de la série : Vingt mois avant. Au dessin, Juanjo Guarnido, le très respecté dessinateur espagnol de Blacksad, une série justement célébrée pour la qualité exceptionnelle de ses dessins et de son utilisation des couleurs et des ombres.
Une rencontre au sommet donc pour un récit picaresque qui vous restera longtemps en mémoire. On suit tout au long de cette aventure le jeune Don Pablos de Ségovie. Une “sympathique Fripouille” qui va avoir une vie plus que mouvementée à la recherche du mythique Eldorado.
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Les lecteurs ont été séduits par cet album publié chez Delcourt : “Si je pouvais, je lui mettrais toutes les étoiles qu’il y a dans le ciel, prévient d’emblée Crossroads. J’en fais peut-être trop, possible, mais je voulais juste souligner à quel point cette BD méritait de crouler sous un tombereau d’éloges.” Il s’agit également d’un “sans faute dans tous les domaines” pour Blandine5674 : “scénario, dessins, couleurs. Un plaisir évident à suivre cet aventurier aux allures de loser. La fin, inattendue, est une grande réussite. Un vrai eldorado pour lecteur. ”

Si vous voulez vous faire votre avis, tomber d’accord avec les autres lecteurs ou au contraire aller à contre-courant, il ne vous reste plus qu’à lire cet album ou à ajouter votre critique !

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1.Astérix, tome 38 : La Fille de Vercingétorix de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad
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Il y a les années “avec” Astérix, et les années “sans”. L’année 2019 s’est terminée avec une nouvelle aventure du Gaulois (signée
Jean-Yves Ferri et Didier Conrad) et le marché de la BD – sinon celui du livre – peut lui dire merci. Ce nouveau tome a cartonné en librairies (on parle de presque 1,6 millions d’albums vendus à ce jour… ) mais a également connu un joli succès critique auprès des lecteurs sur Babelio.

La moyenne (3,48/5) est certes légèrement en-deçà de celle des autres albums du tandem Ferri-Conrad aux manettes depuis 2013 et l’album Astérix chez les Pictes, mais on reste dans les mêmes eaux et tout le monde semble s’accorder pour dire que le duo respecte fidèlement l’esprit initié par Goscinny et Uderzo.
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Dans ce nouveau tome, toujours publié aux éditions Albert René, c’est un personnage haut en couleur qui vole la vedette de nos Gaulois : la fille de Vercingétorix ! Melenny a apprécié cette nouvelle aventure parce qu’elle y a justement retrouvé les ingrédients qui lui sont chers : “On retrouve beaucoup de clins d’œil à l’actualité d’aujourd’hui, ce qui rend les scènes assez comiques. C’est toujours un bonheur de retrouver l’univers d’Astérix qui ne prend pas une ride.” C’est également l’avis de MarieLywood : “Ils restent fidèles à l’esprit initial avec des dessins de qualité, des références, des clins d’œil et des jeux de mots toujours aussi drôles et plaisants à débusquer tout au long des pages.”

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Que pensez-vous de ce classement ? Quelles ont été vos lectures préférées de l’année ? Quelles BD auraient dû selon vous figurer dans cette liste ?

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