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Comment Johnny Depp a pulvérisé les cendres d'Hunter S. Thompson


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Le journaliste et romancier Hunter S. Thompson, auteur de Hell's Angels, Las Vegas Parano et de centaines d'articles, avait mis le spectaculaire et l'imprévisibilité au panthéon de sa propre vie. Alors, pour sa mort, il comptait disparaître avec panache... Et en fumée, comme la poudre des armes à feu qu'il affectionnait : Hunter S. Thompson voulait être tiré comme un boulet de canon, pour disperser ses cendres. Ce projet mégalo fut possible grâce à la générosité de Johnny Depp, qui incarna Thompson à plusieurs reprises...

 
Le canon gonzo utilisé pour disperser les cendres de Thompson
 
Hunter S. Thompson reste célèbre pour ses écrits, sa consommation de drogues et son amour des armes à feu : les trois sont probablement entrés en jeu dans sa volonté d'être incinéré puis dispersé dans le ciel d'Owl Farm, la résidence de Thompson, au Nord d'Aspen, dans le Colorado, là où il se suicida le 20 février 2005. Comme le rappelle Juan F. Thompson, le fils du père du gonzo journalisme, dans son livre Fils de Gonzo, l'idée lui était venue dans les années 1970.
Avec Ralph Steadman, son illustrateur favori, Thompson s'était rendu aux pompes funèbres avec un croquis sous le bras : serait-il possible de construire cet énorme monument à l'arrière de sa propriété ? Jamais avare lorsqu'il s'agissait d'épater ou de choquer la galerie, Thompson avait fait venir avec eux au rendez-vous la BBC, qui tournait alors le documentaire Fear and Loathing in Gonzovision. La scène est visible ci-dessous.

 
Thompson imaginait ce monument comme un poing dressé vers le ciel, serrant un bouton de peyolt, fameux hallucinogène. Le poing comporte deux pouces, et donc six doigts, et avait été utilisé à plusieurs reprises par Thompson, notamment pour la campagne électorale qu'il avait menée pour devenir shérif d'Aspen. Journaliste freelance, Thompson tirait souvent le diable par la queue, et n'avait sans doute pas imaginé comment financer son doux et dernier rêve...

La playlist rock des années 1960 de Hunter S. Thompson

Lorsqu'il se suicide en 2005, Thompson laisse des milliers de lecteurs et autres désaxés sur le bas-côté, orphelins. Parmi eux, Johnny Depp, qui avait suivi à la trace l'écrivain pour son rôle dans Las Vegas Parano, d'après le roman le plus célèbre de Thompson, quelques années auparavant. La famille de Thompson envisageait alors un canon de 4 mètres, mais la participation de l'acteur va tout remettre en cause.
Juan F. Thompson a eu du mal à en croire ses oreilles : il devient possible de construire un canon de 46 mètres, confié aux soins d'une société spécialisée dans la réalisation de décors de cinéma. Le 20 août 2005, après plusieurs mois de travail, le canon est érigé dans le pré derrière Owl Farm, prêt à tirer son insolite projectile.

Il sera bientôt possible de fumer la weed personnelle de Hunter S. Thompson

Après plusieurs discours, dont ceux d'Anita Thompson, veuve de l'écrivain, Johnny Depp, Ralph Steadman, Ed Bradley ou George McGovern, l'orchestre de percussions japonaises a entamé une rythmique, préparant la mise à feu du canon : « Alors que retentissaient les derniers coups, un rideau rouge est apparu, puis une salve d'obus a été propulsée du canon pour s'épanouir en une rapide série d'explosions blanches assourdissantes. Puis ce fut le silence. Certains ont pu distinguer une fine brume dans l'air, de la fumée et des cendres qui disséminaient sur le sol, sur la tente, sur la foule et sur le poing, comme une bénédiction », écrit Juan F. Thompson.
Depuis la cérémonie, Anita Thompson, veuve de l'auteur, entretient sa ferme, Owl Farm, et en a fait un point d'accueil pour tous les amateurs venus en pèlerinage...
Juan F. Thompson - Fils de Gonzo - traduit par Nicolas Richard - Éditions du Globe - 9782211231893 - 22 €

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