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La lettre qui inspira Sur la route de Jack Kerouac exposée



La Rose Library de l'université Emory, située à Atlanta, en Géorgie, s'est offert une pièce inestimable de littérature : une lettre de Neal Cassady, ami proche de Jack Kerouac, qui aurait inspiré à ce dernier l'écriture de Sur la route, tout simplement. Cette missive de 16.000 mots, qui avait disparu des radars pendant 60 ans, sera présentée au public au cours d'une exposition sur la Beat Generation.


 
Quelques mots et une dizaine de pages qui ont lancé une des plus grandes œuvres de la littérature du XXe siècle : en décembre 1950, Jack Kerouac reçoit un courrier de Neal Cassady, poète et écrivain, ami de Kerouac et sans doute une de ses plus importantes influences. Interrogé sur cette lettre et son rôle dans la genèse de Sur la route, Kerouac expliquait que « la lettre principale [...] faisait 40.000 mots, figurez-vous, l'équivalent d'un court roman ».
Une grande partie de cette lettre a ensuite été perdue : Kerouac l'avait prêté à Allen Ginsberg, qui l'avait lui-même confié à Gerd Stern, qui l'aurait perdu. Reste alors une partie de cette correspondance, qui avait été découverte en 2012 dans les archives de Golden Goose Press, maison d'édition spécialisée dans la poésie, fondée par Richard Wirtz Emerson et Frederick Eckman à la fin des années 1940.
« Neil et moi l'appelions, pour plus de commodité, la lettre Joan Anderson [du nom d'une petite amie de Neal Cassady, NdR] », rappelait Kerouac. « Elle évoquait un week-end de Noël passé entre les halls de piscines, les chambres d'hôtel et les prisons de Denver, avec des événements hilarants et tragiques tout à la fois, et même le dessin d'une fenêtre, pour aider le lecteur à comprendre. »

Les brouillons et manuscrits de Howl d'Allen Ginsberg entièrement numérisés

La partie retrouvée du courrier sera exposée à la Rose Library dans une exposition, The Dream Machine : The Beat Generation and Counterculture, 1940-1975, qui ouvre ses portes le 28 septembre.
Aux côtés de ces documents, et d'autres pièces rares de l'histoire de la Beat Generation, la bibliothèque exposera une version de travail de son roman Les Clochards célestes, publié la première fois en 1959. Le manuscrit comporte plusieurs commentaires de l'éditeur, Viking Press, à qui le roman fut proposé en 1958. Et les réponses de Jack Kerouac, qui dénotent d'une certaine susceptibilité...

Le manuscrit des Clochards célestes, 1958
L'exposition The Dream Machine veut faire date, avec des archives de nombreux auteurs de la Beat Generation, dont Helen Adam, Amiri Baraka, William S. Burroughs, Jack Gilbert, Allen Ginsberg, Ted Joans, Joanne Kyger, Lenore Kandel, Bob Kaufman, Diane di Prima, Jack Spicer, Laura Ulewicz et Anne Waldman.

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