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"Woodstock, Three Days of Peace and Music" : hippies c'est tout !



Le mythique festival de Woodstock revit à travers les pages d’un nouvel ouvrage incluant la version Blu-ray du film

Cinquante ans après, à quelques encablures près, Woodstock continue de marquer les esprits, pour ne pas dire qu’il continue de fasciner. Les raisons en sont multiples, et les différents livres qui sont appelés à sortir dans les mois qui viennent ne manqueront pas d’en décortiquer chacun des éléments. Woodstock, Three Days of Peace and Music, qui reprend l’intitulé complet et son leitmotiv, est le premier à dégainer, avec sa présentation soignée, ses plus de 130 photos ressorties des archives de noms devenus depuis des légendes à leur tour (Elliott Landy, Henry Diltz, Baron Wolman…) et son texte signé de l’auteur, journaliste et animateur radio Michka Assayas.
Pour Assayas, aucun doute, la pérennité de Woodstock s’explique par la dimension expérimentale de l’événement et par la concrétisation d’une idée, d’une philosophie jusque-là utopique, qui trouvait en la circonstance une concrétisation, aussi éphémère fût-elle. “Depuis la création d’ateliers artistiques au début du XXe siècle, la région de Woodstock a toujours incarné une forme de retour à la nature pour les citadins new-yorkais, explique Assayas. Woodstock, c’est un paysage idyllique à une heure à peine en voiture de la ville la plus active, la plus dynamique et probablement aussi la plus polluée, en tout cas en Amérique du Nord. Le mouvement hippie a embrassé à son tour cette tentation de retour à la vie à la campagne et le festival l’a repris à son compte en quelque sorte, avec le sentiment qu’il pouvait  symboliser une nouvelle vie ou l’appartenance à une nouvelle ère naissante.” Bien sûr, l’une des forces de Woodstock réside dans son programme musical et les prestations impérissables qu’ont pu offrir Santana, Janis Joplin ou Jimi Hendrix improvisant, au petit matin du lundi (à cause d’un retard colossal pris par les précédents concerts), cette version de l’hymne américain que l’on entendrait dès lors absolument partout.
Mais, s’il ne s’agit en aucune façon d’en minimiser la portée, c’est aussi l’envers du décor qu’a voulu narrer Assayas. Celui des artistes, avec cette anecdote succulente d’un Grateful Dead que l’on supplie de ne pas installer son matériel sur scène, de peur que cette dernière ne résiste pas au poids de l’ensemble, mais aussi du point de vue du public, dont les pérégrinations ont souvent tourné au cauchemar. “Certains de ceux dont je suis allé chercher le témoignage ont vécu une forme d’apocalypse, confirme l’auteur. À faire des heures de queue pour espérer atteindre les toilettes, à dormir à même le sol et la boue sur des matelas qui  glissaient le long des pentes des collines, sans rien avoir à manger ni à boire. C’est presque un miracle que les choses n’aient pas viré au chaos absolu, que les gens ne se soient pas entretués.”
Sa légende, tout le monde sera d’accord pour l’admettre, c’est aussi et surtout via le lm qui y fut tourné que Woodstock se l’est forgée – un film que l’on retrouve ici dans une version remasterisée avec plus de trois heures de bonus supplémentaires, dont deux de performances et documentaires exclusifs. “Le film a fourni au festival une poésie, une magie, une aura de conte fantastique, conclut Assayas. Il lui a aussi donné un côté épique, avec ces images de garde civile, d’hélicoptères… C’était presque une scène de guerre, mais sans violence, ce qui, dans une certaine mesure, est l’autre grand miracle de Woodstock !”
Xavier Bonnet
Woodstock, Three Days of Peace and Music, de Michka Assayas, disponible dès maintenant chez GM Éditions/Carlotta.
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